Au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, il est de coutume d’observer de-ci de-là des portraits sculptés ou gravés des défunts. A Rennes, au cimetière du Nord, rares sont les sculptures et les portraits. Mais en cherchant un peu, on tombe parfois sur des stèles remarquables dédiées aux édiles de la cité rennaise des temps passés.
Dans un coin reculé, la sépulture de Joseph Beaugeard (1861 – 1942) attire l’oeil et le bon. Sans aucun signe religieux, elle abrite le corps de ce commerçant rennais radical-socialiste (mort en 1942) et de sa femme Émilie Lancelot (décédée le 1er avril 1934) qui léguèrent toute « leur fortune aux oeuvres sociales et laïques ». « Tous deux réalisèrent plusieurs dons philanthropiques aux écoles publiques et maternelles de la ville de Rennes », note le site Wiki Rennes.
Au siècle dernier, Joseph Beaugard avait commencé au 6 rue d’Antrain où il avait pris un petit commerce pour mettre en vente les meubles qu’il fabriquait. Puis il s’installa rue Le Bastard au 24 et 26. « Par son travail, observe le journaliste d’Ouest-Eclair en février 1937, il parvint à fonder à Rennes les grands magasins d’ameublement (Au Vieux Chêne), tenus aujourd’hui par son ancien contremaître et collaborateur pendant 26 ans à qui il a donné son fonds de commerce pour le récompenser de ses bons services. »
Retiré des affaires en 1926, il fut officier d’Académie, médaille de bronze pour prestations rendues aux oeuvres de prévoyance sociale, membre fondateur de la société de tir La Duguesclin et officier d’instruction publique. Une rue porte son nom et celui de sa femme depuis une délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 13 avril 1953.
Joseph légua une partie de sa fortune à la société de tir La Duguesclin.