Construit à partir des années 60-70, le Gros-Chêne était depuis laissé à l’abandon. Gangréné par le trafic des stupéfiants, il a été sous le feu de l’actualité, ces derniers mois. Mais quarante ans après son inauguration, la ville a décidé (enfin ?) de s’occuper du quartier et de ses habitants. Exit les boutiques vieillissantes et le parking, place à une revalorisation menée tambour battant ! « Dans notre projet global pour l’ensemble de Maurepas, les travaux sur la dalle du Gros-Chêne constituent une étape majeure », assure Lucile Koch, conseillère municipale. « À terme, ce lieu renouvelé formera un nouveau point central, plus attractif et plus dynamique, avec des commerces de proximité et des services pour les résidents, dont une offre de santé plus accessible. »
Avec force, l’élue croit beaucoup en cette transformation. « Ce sera un endroit plus convivial, plus agréable, avec des espaces publics végétalisés et un urbanisme mis à la disposition de la prévention, notamment contre le deal. » Démarrant tout juste, les travaux vont s’étaler jusqu’en 2027. « Il nous faudra durant le chantier continuer à être à l’écoute de celles et ceux qui font vivre le Gros-Chêne », ajoute-t-elle. « Il nous faut aussi, à côté de ces gros investissements pour la rénovation urbaine, soutenir sans relâche les initiatives des habitants pour remettre du lien et de l’humain au cœur. Ce sera indispensable pour donner une chance à ses habitants et mettre la lumière sur une autre réalité que les seuls trafics ou leurs délinquances contre lesquels nous luttons. »
Derrière ces bonnes paroles, la ville entend mettre en place une reconfiguration en profondeur du lieu. « Nous voulons détruire la barrière qu’était ce parking disgracieux », convient Didier Le Bougeant, adjoint au maire. À la place du vieux Gros-Chêne, la municipalité va reconstruire les cellules commerciales, réorganiser l’offre en équipements et en services publics, proposer une nouvelle façade commerciale sur l’avenue… « À elle seule, la requalification du Gros-Chêne mobilise 76 millions, dont 31 à la charge de la Ville de Rennes. Rennes Métropole y apporte également son soutien avec une participation de 3,5 millions d’euros », explique Didier Le Bougeant.
Promu par l’équipe du maire, ce nouveau projet est porteur d’espoir. « Nous voulons embarquer tous les habitants et les acteurs publics et privés à façonner une nouvelle image et une nouvelle dynamique du Gros-Chêne», martèle Lucile Koch. Dans d’autres lieux, comme le Blosne, la volonté était là même, notamment lors de la rénovation du Blosne. « Mais, expliquait un élu d’opposition, toute valorisation d’un quartier, aussi belle soit-elle, ne peut rien contre la montée du narcotrafic. Mettre des millions d’euros dans une réhabilitation doit être accompagnée d’une vraie politique ferme contre les trafiquants. »
