Dans un courrier adressé à Nathalie Appéré, maire de Rennes, le 25 novembre 2024, Alliance Police nationale a formulé une demande en bonne et due forme. Il veut instaurer la gratuité des transports en commun pour tous les agents du ministère de l’Intérieur dans la capitale bretonne. Une mesure qui, selon le syndicat, pourrait intensifier significativement la sécurité dans les bus et métros rennais.
Toute la journée, sept jours sur sept, la ville de Rennes disposerait d’un renfort substantiel de policiers en civil », affirme Frédéric Gallet, secrétaire départemental.
Pour appuyer sur sa proposition, l’Alliance Police nationale invite à s’inspirer des grandes métropoles comme Paris, Lyon ou Nantes, où les policiers bénéficient de ce libre service. « Une telle mesure permet aux agents en civil de se déplacer plus facilement sur le réseau STAR et d’intervenir rapidement si nécessaire, y compris en dehors de leurs horaires de service », poursuit Frédéric Gallet. « Cela ne remplacerait pas les patrouilles de la police nationale ou municipale, mais constituerait un renfort efficace, à moindre coût pour la ville. »
Un contexte d’insécurité préoccupant
Depuis 2022, les policiers bénéficient déjà de la gratuité sur le réseau SNCF pour leurs déplacements domicile-travail. Cette nouvelle demande survient au moment où la Ville de Rennes met en avant la création d’un « PC Sécurité » destiné à gérer les incivilités dans les transports. « Nous proposons un outil supplémentaire pour lutter contre les faits de délinquance qui gangrènent les transports rennais ». La balle est désormais dans le camp de Nathalie Appéré, maire de Rennes.
Voici une demande intelligente, raisonnable et pleine de bon sens. Cette proposition peut être l’une des réponses aux harcèlements du quotidien que subissent les femmes et les jeunes filles. » Charles Compagnon, leader de l’opposition.
Face à une augmentation des agressions dans les transports en commun, notamment des violences sexuelles (+15 % en 2023), le ministre des Transports François Durovray a récemment souligné l’importance d’une « vigilance collective ». Pour l’heure, le Service interdépartemental de sécurisation des Transports en Commun (SISTC), mis en place en 2023, reste sous-dimensionné. Il compte aujourd’hui seulement 24 policiers pour couvrir l’ensemble des deux lignes de métro rennaises, le réseau STAR, ainsi que les TER et TGV en Bretagne. « C’est très insuffisant », alerte Frédéric Gallet, rappelant que ce service devait initialement disposer de 54 agents selon les promesses du préfet Berthier. Voir le tweet du syndicat.