Il s’appelait Tonio Marinescu. Il était une figure rennaise. Il était l’élégance. Il se promenait main dans la main avec son amie dans les rues de Rennes, non loin de la salle de la Cité et de la rue de Saint-Malo. Adolescent, le le croisais régulièrement. Je n’osais lui parler. Adulte, je l’ai interviewé lors de son exposition de peintures en Normandie et…je ne lui ai rien dit. Pas même que j’étais Rennais. Intimidé vraiment intimidé !
Cet homme-là était l’incarnation du rock rennais. Il est décédé à l’âge de 53 ans, ce week-end. Trop tôt. Beaucoup trop tôt pour ses amis, ses proches et ses fans. « Le monde, sans toi, ne sera jamais plus aussi beau, » écrit sur sa page Facebook, Dominic Sonic, légende rennaise du rock. « Il ne sera plus le même. Étends tes ailes sur nous, grand frère. Et autour de ton aimée. »
Une figure de la scène rennaise…
Comme le chanteur, ils sont nombreux marqués, très marqués. « C’est avec une immense tristesse que je viens d’apprendre la disparition d’un grand monsieur, une figure de la scène rennaise, un artiste énorme, un ami dont la gentillesse, l’humilité et la simplicité devront toujours rester comme exemple à tout musicien, » ajoute le gérant du Mondo Bizzarro, lui aussi sur sa page Facebook . « Je le connaissais un peu, je n’étais ni un ami ni un proche, mais sa disparition m’émeut, » dit un autre. « Élégance, c’est le mot qui me vient. Dans sa façon de peindre, d’être avec les autres. »
Toujours habillé de noir, Tonio Marinescu était un musicien hors-pair. Il fut un batteur adulé du groupe Kalashnikov. Mais pas seulement…il accompagna Dominic Sonic, Coyotte Pass, Dargelos, les Casse Pipe, T’es foutu Bohington, Congaceiros et récemment Gil Riot ainsi que The Midnight Scavengers. Bref, il était incontournable sur la scène rennaise où ses pairs lui reconnaissaient beaucoup de talent et l’appréciaient à sa juste valeur.
et du monde de l’art
Dans le monde de l’art, Toni Marinescu était tout autant incontournable. Puisant son inspiration à la fois chez le peintre autrichien Egon Schiele et chez Andy Warhol, il croquait, devinez quoi, des rockers, des rockeuses. Il dessinait Marianne Faithfull et bien d’autres encore. Il dessinait des affiches et aussi des pochettes de disque. A Rennes, nous ne le verrons plus. Nous ne le verrons plus au bistrot de la Cité. Nous ne le verrons plus dans la rue de Saint-Malo. Nous ne le verrons plus jamais ce dandy-punk. Ce rocker-peintre. Adieu l’artiste ! La salle de la Cité ne résonne déjà plus…
La photo est signée Michele Faliani