Jamais deux sans trois ! Le Stade Rennais laisse échapper encore une fois trois points. Après Nantes et Lens, les Rouge et Noir ont craqué, cette fois au Havre (2–2), ce dimanche 5 octobre, lors de la 7e journée de Ligue 1. Ils ont cédé avec un scénario devenu comme une mauvaise habitude : une première demi-heure aboutie, un score favorable, puis une lente dégringolade collective.
Rennes démarre pourtant fort. Dès la dixième minute, Frankowski délivre un centre parfait depuis la droite à Embolo qui conclut l’action d’une reprise à bout portant. Quinze minutes plus tard, c’est Lepaul qui double la mise et glisse le ballon entre les jambes du gardien adverse, Diaw. À 2–0, les Bretons partent vers un succès logique. Ils dominent dans le jeu et sont supérieurs dans l’intensité. Mais juste avant la pause, dans les arrêts de jeu, Jacquet retient Soumaré dans la surface. Il commet une faute imparable qui permet au Havrais de réduit l’écart sur pénalty.
Au retour des vestiaires, Rennes s’est progressivement éteint. Les combinaisons se sont ralenties, la confiance a pris la fille de l’air, les courses se sont raréfiées. Dépassé, Rongier a écopé d’un carton pour une faute d’agacement. A la 70e minute, Embolo a bien cru redonner un peu d’air aux siens, mais son deuxième but a été refusé pour un hors-jeu. Dans la foulée, le Havrais Ndiaye a puni l’apathie bretonne d’une volée piquée au premier poteau, après une magnifique action des Normands (2-2).
À la fin, les visages étaient fermés. Habib Beye a parlé d’un « manque de sérénité » et de « mauvaise gestion des moments clés ». Valentin Rongier a reconnu « un manque de calme ». Estéban Lepaul, lui, a résumé le sentiment général : « On ne tient pas 90 minutes. C’est frustrant. » Les supporters, eux, sont furieux. Sur les réseaux comme dans les tribunes, ils dénoncent une « équipe sans âme », un « club de mercenaires. Certains réclament déjà une banderole d’avertissement pour la réception d’Auxerre. D’autres appellent la direction à trancher. Ils pointent un entraîneur « sans le niveau pour un effectif pareil ».
Le problème dépasse l’émotion. Dans ces rencontres pourtant à leur porté, le Stade rennais ne résiste pas à la pression adverse. Après chaque ouverture du score, il recule, perd la maîtrise du ballon et devient vulnérable. Face à des adversaires plus modestes, ce relâchement est fatal, inquiétant, surprenant. Rennes n’arrive pas tout simplement à tuer ses matches.
Avec neuf points en sept journées et une moyenne d’un point par match, le SRFC glisse doucement vers le ventre mou. Ce groupe, taillé pour l’Europe, donne aujourd’hui l’image d’une équipe en panne de confiance et d’envie. La semaine prochaine, la réception d’Auxerre s’annonce lourde de symboles. Le Roazhon Park attend une réaction. Si Rennes retombe encore, la saison pourrait basculer bien plus tôt que prévu.
Fiche technique. Le Havre – Stade Rennais FC : 2–2 (1–2). 7e journée de Ligue 1 McDonald’s – Dimanche 5 octobre 2025 – Stade Océane – 17 802 spectateurs. Arbitre : M. Pignard. Buts : Le Havre : Soumaré (sp 45’), Ndiaye (79’). Rennes : Embolo (10’), Lepaul (29’). Avertissements : Le Havre : Ebonog (34’). Rennes : Jacquet (45’), Rongier (64’)
Le Havre : Diaw – Nego (Kechta 77’), Sangante (cap), Lloris, Zouaoui – Ebonog (Pizarro 77’), Seko, Ndiaye (Koffi 90’) – Namli (Doucouré 63’), Soumaré, Mambimbi (Kyeremeh 63’). Non entrés : Mpasi, Youte, Zagadou, Mosengo. Entraîneur : Didier Digard.
Rennes : Samba – Seidu, Jacquet, Brassier – Frankowski, Camara, Rongier (cap), Cissé (Fofana 63’), Merlin – Embolo, Lepaul (Al-Tamari 90’). Non entrés : Silistrie, Akabou, Nagida, Heteboer, Blas, Meïté, Mukiele.. Entraîneur : Habib Beye.
