Le soleil brillait en ce premier octobre à Rennes, où la manifestation contre la politique gouvernementale a réuni près de 3000 personnes (2800 selon la préfecture). Très rapidement, des éléments radicaux se sont fait remarquer en tête de cortège. Place de la République, la vitrine du restaurant « La Paix » a été taguée d’un imposant « bourgeois de merde ». Ce fut le début d’une série de dégradations, tout au long du défilé, jusqu’à 14 heures.
Place de Bretagne, l’agence immobilière Imoja du bailleur social Aiguillon a été recouverte d’un graff accusateur : « logements trop chers », tandis que des abribus étaient vandalisés. Boulevard de la Liberté, la tension montait d’un cran. Des militants de l’ultragauche, vêtus de noir et avec des cagoules, ont attaqué à coups de piolet la vitrine du bureau Interaction, protégés derrière des parapluies. Quelques instants plus tard, ils ont reproduit le même scénario sur la façade de l’agence Meilleurs Taux.
Pendant ces « opérations », une activiste demandait aux photographes de ne pas prendre en photos la scène. Elle renouvelait son interdiction au moment où des casseurs faisaient irruption dans le magasin Picard, toujours abrités par des parapluies noirs. Ils en ressortaient avec des produits qu’ils jetaient dans la foule. Les employés, avec courage, réussissaient toutefois à fermer leur boutique.
Cet acte de pillage a déclenché une intervention des CRS le long des immeubles du boulevard de la Liberté. Onze grenades lacrymogènes ont été tirées, provoquant une débandade parmi les manifestants cherchant à échapper aux gaz. Selon la préfecture, une interpellation (trois selon des sources policières) a été effectuée pour vols et détériorations. « Nous déplorons de nombreuses dégradations et des tags sur des commerces, des bâtiments publics et des abribus », a-t-elle précisé.
Infos + : un employé de l’agence immobilière Kermarrec a été molesté au moment où il sortait de son agence. Des individus en ont profité pour jeter du mobilier de son bureau sur la chaussée.
