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dimanche 20 juillet 2025
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Des panneaux solaires à tokens : un village du Finistère mise sur l’autonomie énergétique

Dans le Finistère, une petite commune de moins de 2000 habitants s’est engagée dans un projet ambitieux visant l’indépendance énergétique. En associant panneaux solaires, micro-réseaux de distribution et une monnaie locale numérique basée sur la blockchain, les élus cherchent à bâtir un écosystème capable de répondre à la majorité des besoins énergétiques de la population locale.

Le programme a vu le jour début 2023, avec l’installation de modules photovoltaïques sur les bâtiments communaux, les toitures des particuliers volontaires, ainsi que sur des terrains actuellement inexploitables du point de vue agricole ou immobilier.

L’électricité produite est redistribuée à travers un réseau de stockage et de partage conçu pour optimiser la consommation locale. Dans le prolongement de cette logique, une plateforme numérique gère les échanges énergétiques à l’aide d’un système de jetons, attribués en fonction de la production ou de la consommation d’énergie.

Ces jetons peuvent être échangés contre des biens ou services dans le périmètre communal, donnant ainsi une valeur d’usage à l’électricité produite localement. L’objectif est double : réduire la dépendance extérieure aux énergies fossiles tout en stimulant l’économie de proximité.

Ce mode de fonctionnement présente des similitudes conceptuelles avec ceux développés dans des environnements numériques décentralisés à haute fréquence, notamment dans les secteurs du divertissement numérique. À titre illustratif, certaines plateformes de jeu, comme les jeux de hasard permis sur des services de type casino en ligne sans vérification, exploitent également des mécanismes de jetons pour assurer fluidité et autonomie des transactions, en dehors des circuits traditionnels de validation.

Un montage juridique et technique encadré localement

Le projet, bien que conçu à l’échelle d’un petit territoire, repose sur un cadre légal complexe façonné selon les directives nationales en matière d’énergie et d’innovation numérique. La commune s’est adjoint l’expertise d’acteurs territoriaux et de coopératives d’énergie pour s’assurer que la mise en œuvre technique respecte les normes de sécurité et d’interconnexion avec le réseau national.

Blocs de batteries lithium-ion, convertisseurs bidirectionnels et systèmes de gestion à distance permettent aujourd’hui déjà une opération semi-autonome. En période de faible ensoleillement, un raccordement temporaire au réseau électrique classique reste possible afin d’éviter toute coupure.

Toutefois, les perspectives de renforcer les capacités de stockage grâce à de futurs investissements laissent envisager une autonomie prolongée d’ici trois à cinq ans.

Un autre défi relevé par les autorités locales fut l’ancrage juridique du token énergétique. Pour éviter toute assimilation à une monnaie fiduciaire ou à un produit financier soumis à régulation, le token a été défini comme un « instrument de mesure et d’échange local entre participants agréés ».

Cette désignation, validée par un cabinet juridique spécialisé dans les monnaies complémentaires, a permis son inscription dans les contrats de conventions d’usage sans soulever d’obstacle de conformité nationale.

Participation citoyenne et répartition des ressources

Pour que le processus puisse fonctionner de manière équitable, une commission citoyenne a été mise en place dès le lancement du projet. Elle supervise la répartition initiale des jetons, calcule les contributions volontaires sous forme de m² de surface photovoltaïque prêtée, et définit les règles d’échange des unités énergétiques entre habitants, commerces locaux et municipalité.

Le système prévoit différentes incitations. Par exemple, un foyer qui produit plus que ce qu’il consomme reçoit des jetons supplémentaires, utilisables pour financer des services comme la cantine, la médiathèque ou des bons d’achat chez les commerçants partenaires. Inversement, ceux qui consomment davantage sont invités à réinjecter des jetons dans le circuit via des contributions équivalentes ou des achats de jetons à la commune.

L’engagement citoyen ne s’arrête pas à la simple production d’énergie. Des ateliers pédagogiques ont lieu chaque mois afin d’initier les habitants aux principes de blockchain, de gestion énergétique et d’autosuffisance. L’objectif est de créer une véritable culture locale de responsabilité collective face à la consommation électrique.

Retombées économiques locales et effets collatéraux

Depuis sa mise en route, le projet a entraîné une réduction tangible de la facture énergétique municipale, évaluée à environ 25 % sur le premier semestre d’exploitation. Les économies réalisées ont été réinvesties dans la maintenance du parc solaire et dans le développement de l’infrastructure numérique sous-jacente.

Du point de vue économique, la monnaie énergétique a favorisé la fidélisation des achats dans les commerces du village, ce qui a permis à plusieurs établissements de maintenir leur activité plutôt que de fermer, comme cela était redouté. Des producteurs locaux ont également été invités à intégrer le programme contre des tarifs préférentiels sur leur consommation, facilitant le développement de circuits courts intégrés au dispositif énergétique.

À moyen terme, la commune envisage de mettre à disposition sa technologie à d’autres collectivités rurales souhaitant emprunter la même voie. Des discussions sont en cours avec plusieurs intercommunalités, intéressées par la combinaison d’une autonomie énergétique partielle et d’une dynamisation des échanges économiques internes.

Perspectives d’évolution et ouverture à d’autres usages

L’ambition de ce village finistérien ne s’arrête pas à l’énergie. La réussite du projet incite désormais les responsables municipaux à envisager l’intégration de services complémentaires, susceptibles d’utiliser le même système de jetons. Des discussions explorent notamment des possibilités dans la gestion des déchets, la distribution de l’eau ou le transport communal à la demande.

En parallèle, une réflexion est conduite en lien avec des chercheurs universitaires sur les méthodes d’analyse des flux énergétiques via intelligence artificielle, afin d’optimiser davantage la consommation prédictive et la redistribution instantanée de l’électricité. Cette dimension algorithmique permettrait de réduire encore les pertes liées au stockage et de mieux anticiper les pics de demande.

Ce système singulier a attiré l’attention d’observateurs européens, intéressés par l’interface entre transition énergétique et adoption de technologies décentralisées dans le monde rural. Si ce modèle arrive à maintenir ses équilibres techniques et sociaux dans la durée, il pourrait préfigurer de nouvelles formes de gestion territoriale de l’énergie, plus autonomes, plus localisées et davantage connectées aux réalités économiques quotidiennes.

 

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