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dimanche 15 septembre 2024
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CUBA : L’EXIL OU LA PAUVRETÉ

Cuba subit la vague d’émigration la plus importante depuis son indépendance. En un an, 220 000 Cubains ont quitté l’île. Ils ont pénétré irrégulièrement aux États-Unis. « Plus de 12 % des Cubains vivent hors de l’île, dont plus de 2/3 aux États-Unis, après plusieurs flots de départs depuis 1959 », expliquait Radio France.

À La Havane, l’ambassade américaine est prise d’assaut. Un jour tranquille de semaine, ils sont des dizaines à attendre un passe-droit devant la porte de l’Amérique. « Chaque jour, c’est la même musique », précise le chauffeur d’une magnifique Chevrolet rose pour touriste. Mais il n’en dira pas plus. Il préfère botter en touche. « Et vous, qu’en pensez-vous ? » 

Pas de photos

En passant devant la maison de Raoul Castro, le chauffeur interdit aux touristes de prendre des photos. Devant la demeure immense, des militaires veillent au grain. En revanche, dans le centre, très peu de policiers sillonnent les rues. Ils sont uniquement dans les points névralgiques et devant quelques bâtiments publics. 

Mais ils n’ont pas besoin d’être présents. La population semble conditionnée, comme en Chine, au Vietnam. Sur les grandes routes cubaines, les conducteurs freinent machinalement, lors des contrôles. Mais faute de moyens, le gouvernement laisse beaucoup de libertés aux Cubains qui peuvent rouler pleine balle, circuler en tuk-tuk ou encore pédaler à contresens sur de vieilles bécanes. 

À Cuba, les automobilistes doublent des charrettes, d’anciennes guimbardes, des vélos, voyageant sur un bitume cabossé. Au passage, ils prennent en stop parfois des piétons, au bord de la route. On est dans le bla-bla-car cubain. De temps en temps, des vendeurs à la sauvette proposent des gousses d’ail et des oignons, voire des œufs dans des cagettes.

C’est l’anarchie routière au pays de Castro (et rien à voir avec l’ancienne marque)  !

Le soir, les pannes d’électricité sont nombreuses. « C’est la faute des agriculteurs », explique un habitant de Santa Clara. « Ils coupent malencontreusement le courant. » Non loin, un café où chante un groupe de musique est dans la pénombre. « On a l’impression d’être dans une ambiance digne du film des pirates des Caraïbes. » Seuls quelques établissements ont des générateurs. Bien souvent, ils sont réservés aux touristes, comme à Trinidad où les restaurants accueillent le monde entier au rythme de l’art musical cubain. 

Dans les hôtels, la situation est tout autant paradoxale ! Des armées de Cubains et de Cubains travaillent d’arrache-pied. Elles sont au service d’expatriés aux fortes corpulences et de Québecquois. Dehors, les plus pauvres d’entre eux demandent des savons, du shampoing aux visiteurs. Parfois, certains fouillent les poubelles pour récupérer des plastiques et du métal.

À l’entrée de Cienfuegos, une centrale nucléaire est à l’abandon. Financée par les Russes, elle n’a jamais fourni de courant. Dans le centre-ville, de grands bâtiments rococo tranchent avec les vieilles masures cubaines. Devant les commerces, les files sont longues, désespérément longues. Devant les commerces, les Cubains montrent leur carnet de rationnement. Non loin, un magasin flambant neuf est surveillé par un agent. À l’intérieur, les rares consommateurs autorisés trouvent quelques paquets de gâteaux, des bouteilles d’eau. 

À Trinidad, les guichets bancaires fonctionnent une fois sur deux. À Trinidad, les cartes wi-fi sont limitées. Il faut être auprès de bornes ou dans des cafés quand ils ont de l’électricité pour disposer d’Internet. C’est encore pire dans les hôtels à quelques exceptions près lorsque les connexions sont possibles…

Sur une place, une femme nettoie la chaussée avec une feuille de palmier. 

À Santa Clara, ville du Che Guevara, l’édifice à la gloire est très peu fréquenté. À la différence de Hanoï où les Vietnamiens se pressent devant le mausolée de Hô -Chi Minh ville, seuls quelques touristes rendent hommage au héros révolutionnaire. Plus loin, ils tentent de poser une question. Mais la guide élude. Dans un café, des jeunes écoutent un groupe à la lumière des bougies et des téléphones portables. Ils boivent des despérados… dehors, des musiciens jouent des mélodies nostalgiques. Derrière les belles images et les splendides paysages, Cuba se vide et vide son énergie. 

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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