Place de la mairie, ce midi 6 mars 2021, Julien, gérant du magasin XtremVent, prend sa pause. Mais pas question de rester inactif, il a pris avec lui un cerf-volant tout rouge, acheté à Shangai, auprès d’un marchand ambulant, lors d’un voyage. « C’est l’un des seuls qui peut voler, ici », assure-t-il. « Il est conçu de telle manière qu’il peut s’envoler de partout, sans problème. »
A côté de lui, un petit garçon lui dit tout de go. « Il est beau! » Entre les deux garçons, moment de grâce, loin du virus venu… du même pays. « En Chine, explique un passant, beaucoup se réunissent le soir pour faire voler leur cerf-volant. Ce sont des instants magiques. A Xian, la cité des soldats en terre cuite, j’ai fait voler des engins en papier sur la place principale. »
Aujourd’hui, le cerf-volant est un des loisirs préférés des chinois. Il est de toutes les formes (dragon, aigle, poisson…) et beaucoup sont de véritables oeuvres d’arts. « Les chinois utilisèrent pendant des siècles les cerfs-volants, non pas pour s’amuser mais à des fins militaires. Ainsi les Han les utilisaient au XIII ème siècle pour effrayer l’ennemi ou transmettre des messages lors des sièges au delà des forces assiégeantes », explique le site Chine Informations.
Au 10e siècle, le roi Liye (Xème siècle avant JC) fabriquait des faucons en papier dans son palais. Un jour, il a eu l’idée de disposer une flûte de bambou sur la tête d’un de ses objets et de le faire voler. De son imagination sont nés les cerfs-volants qui à l’origine étaient fabriqués avec du bois assez léger et représentés souvent la forme d’un oiseau. A Pékin, un endroit est connu par les amateurs de cerf-volant : le temple du ciel. Photo : Alexandre Rougeot.