En mars 2018, le syndicat des copropriétaires Garages du Colombier (373 emplacements) demande au tribunal de condamner la ville de Rennes à payer pour défaut d’entretien de la dalle (notre photo). Il reproche à nos élus des infiltrations d’eau ! La justice a fait droit à sa requête dans un jugement rendu le 12 juin dernier, soit cinq ans plus tard. La ville devra verser une somme de 2 568 000 euros TTC, au titre de son obligation de remise en état de l’ouvrage.
Pour motiver sa décision, la juridiction s’appuie sur un rapport d’expert édifiant. « L’absence d’étanchéité résulte de la dégradation des revêtements de surface, d’une stagnation et d’une mauvaise évacuation des eaux pluviales, de la corrosion des armatures… », explique le spécialiste. En aucune façon, la municipalité ne peut non plus se prévaloir de l’ancienneté et de l’usure naturelle de la dalle. Compte tenu d’une « durée de vie typique » de ce type d’ouvrage (entre 30 et 40 ans), elle devait effectuer des travaux sérieux et non un simple recouvrement comme prévu, assurent les magistrats.
Pour rappel, la dalle s’étend sur une surface totale de 12 030 m2. Elle est accessible aux piétons et composée d’espaces verts (6 890 m2), d’allées, ainsi que d’une aire de jeux et de loisirs (5 140 m2). Son entretien devait être assuré par la ville en contrepartie d’une servitude perpétuelle de passage pour le public. Il avait été formalisé lors d’une convention signée, il y a plus de cinquante ans.
Infos + : « Si la conception de l’ouvrage, construit en 1970, est critiquée, les désordres ne sont apparus que plus de quarante ans après son édification », expliquent les magistrats rennais.
