Niché aux portes de Rennes à Cesson-Sévigné, se trouve un joyau méconnu : le Musée des Transmissions. Ce lieu, où se côtoient technologie et histoire, est une véritable mine de savoirs sur l’évolution des transmissions, des premières innovations aux avancées contemporaines. Sous la houlette de Valentin et Seive, deux chargés de mission passionnés, la visite de ce musée promet une immersion unique dans un univers où la science s’est mise au service des armées et de la société civile.
Le musée tire son nom du général Gustave Ferrié, qui sauva la tour Eiffel en 1909 en la transformant en un laboratoire expérimental dédié aux ondes radio.
Après avoir salué une réplique miniature de la fusée Ariane dans le hall d’entrée, les Rennais sont invités à découvrir le troisième étage, récemment rénové. Ici, l’érudition est à son paroxysme. Ici, elle comble les amateurs de tours à signaux, du code Morse (avec le système toujours en marche), de vieux téléphones et même du théatrophone de Clément Ader (1841-1924), précurseur de la diffusion audio. À cet étage, les visiteurs pourront en savoir plus sur l’histoire fascinante du pigeon voyageur, premier messager des tranchées pendant la Première Guerre mondiale. Ils découvriront aussi la légendaire machine à chiffrer Enigma, utilisée par l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale. « Bien que réputé inviolable en raison du nombre astronomique de combinaisons possibles, son code a été décrypté par des mathématiciens polonais, contribuant ainsi à écourter les hostilités de deux ans », note Valentin.
La visite ne serait pas complète sans un hommage aux femmes qui ont marqué la légende des transmissions. Le musée consacre une section entière au Corps féminin des Transmissions (CFT), créé en 1942. « Ces femmes, surnommées les Merlinettes en l’honneur de leur chef, le général Merlin, ont joué un rôle crucial lors des débarquements en Normandie et en Méditerranée. Certaines d’entre elles ont poursuivi leur engagement jusqu’en Indochine. »
Lors de la Première Guerre mondiale, les baïonnettes brisées servaient de support pour les lignes téléphoniques dans les tranchées », explique Valentin
Parmi les curiosités historiques, le studio du général de Gaulle (installé dans un bunker) a été entièrement reconstitué avec le matériel de télévision d’origine. Il devait servir en cas d’attaque nucléaire contre notre pays pour alerter les populations. Plus bas, au deuxième étage, les visiteurs peuvent explorer l’évolution des moyens de communication en temps de guerre (radios portatives, brouilleurs, et autres équipements militaires aux couleurs kakis). Mais ce n’est pas tout : les amateurs de technologies y découvriront également les premiers ordinateurs, et bien sûr, le célèbre Minitel, innovation rennaise qui a marqué une époque. Au passage, ils en sauront plus sur une carte perforée capable de recueillir les données nécessaires au recensement de la population des États-Unis ainsi qu’une machine traitant ces données. Ce dispositif fut imaginé par un certain Hollerith, fondateur de la « Tabulating Machine Compagny » qui deviendra « International Business Machines » — IBM — en 1924.
Cette année, une exposition temporaire dédiée au sport dans l’armée de Terre met en lumière la préparation et les exploits des soldats français. Parmi les figures, Rémy Boullé, qui représentera la France aux Jeux paralympiques en paracanoë, est particulièrement mis à l’honneur. Musée des Transmissions — Espace Ferrié, 6 avenue de la Boulaie, 35510 Cesson-Sévigné. Tél. : 02 99 82 32 87. Mail : [email protected]. Réservations au 02 99 84 32 87 ou par mail à [email protected].
Infos + : Le musée des Transmissions organise cet été des activités tous les mercredis, à destination des enfants et des adultes. Inscrivez-vous par mail à [email protected] dès aujourd’hui ou au 02 99 84 32 87. Les prochaines dates : le 21/08 de 10 h à 18 h, Jeux surdimensionnés (pour tous — sans réservations) ; le 28/08 de 14 h à 16 h, jeux de société (pour tous). Renseignements réservations : 02 99 84 32 87 — [email protected]