La filière automobile française traverse une période de crise profonde. À Rennes, comme ailleurs, la situation n’est pas rose ! Principalement consacré à la production du SUV C5 Aircross (322 véhicules par jour en novembre), le site de Rennes La Janais (1824 salariés) subit de plein fouet la baisse des commandes. « Cela a conduit à l’annonce de la suppression de 250 contrats d’intérim au 1er janvier 2025 », explique Laurent Valy, secrétaire CFDT du CSE Stellantis Rennes.
Seule la performance protège », aime à rappeler Carlos Tavares
À l’aune de ce bilan, Carlos Tavares, PDG de Stellantis, se rend ce lundi 18 novembre 2024 sur le site de Rennes La Janais. Devant ses employés, il rappellera sans doute le rôle stratégique de Stellantis dans l’industrie automobile mondiale, avec des marques emblématiques comme Peugeot, Citroën, Jeep, et Maserati. Malgré la morosité ambiante, il devrait aussi en dire plus sur l’avenir de l’usine grâce au lancement d’un nouveau véhicule, connu sous le nom de code CR3, attendu pour la mi-2025. « Certes, ce projet, et les investissements associés nous apportent une visibilité pour les 4 à 5 années à venir », reconnaît Laurent Valy, secrétaire CFDT du CSE Stellantis Rennes. « Mais cela ne nous protège pas totalement. Nous restons dans une zone d’inconfort avec un seul produit. »
Ce programme marquera-t-il un tournant pour le site, dont les effectifs sont passés de 12 000 employés en 2004 à moins de 2 000 aujourd’hui ? « La Janais a su faire preuve de performance et de transformation pour s’adapter aux évolutions du groupe. Carlos Tavares doit joindre la parole aux actes en s’engageant dans l’attribution d’un véhicule complémentaire », insiste Laurent Valy. « Ce serait un juste retour pour les salariés et pour les collectivités locales, qui soutiennent régulièrement notre activité avec des aides publiques. » En attendant des annonces concrètes, la visite de Carlos Tavares représente une opportunité pour Stellantis de rassurer les employés et de réaffirmer son appui à une usine historique de l’industrie automobile française. Avec le CR3 en ligne de mire, Rennes La Janais pourrait reconquérir une place solide dans le paysage du groupe.
