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jeudi 28 mars 2024
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AU COMMISSARIAT : UN CODE DE COULEURS POUR DES PLAINTES PLUS CONFIDENTIELLES

Venue récemment à l’hôtel de police, la jeune femme a vécu une expérience difficile. « C’est dur de donner le motif de sa visite devant des agents quand il s’agit d’une situation familiale tragique », explique-t-elle. « Les autres personnes peuvent tout entendre. Sous le choc, c’est très perturbant. » 

Le commandant Flageul, devant la grille d’entrée.

Contre ces désagréments, les forces de l’ordre ont eu l’idée de rendre plus confidentiels les dépôts de plainte. Ils ont instauré un code de couleurs à la grille et à l’accueil du commissariat. « L’orange est destinée aux victimes de violences sexuelles et conjugales et le bleu pour les autres infractions », confie Céline Touati, chef des unités de police secours. 

« Ce nouveau dispositif est installé dans tous les postes rennais, » indique Catherine Jaunâtre, chef du service communication du commissariat de Rennes. Ici, le guichet.

Au guichet, c’est motus et bouche cousue jusqu’à ce que les visiteurs présentent aux « plaintiers » les raisons de leur venue et de leur plainte dans un local isolé. « On ne recevra jamais deux personnes en même temps dans le même bureau », ajoute Céline Touati. On ne doit pas raconter son histoire devant des oreilles indiscrètes. C’est important d’en tenir compte. Car quand on vient dans un commissariat, ce n’est jamais anodin.  »

À l’occasion de la plainte, les victimes peuvent venir avec un avocat ou une amie pour se sentir rassurées. « Mais au moment du dépôt, nous conseillons toujours à la tierce personne de sortir du bureau », indique Céline Touati. « L’entretien sera ponctué de questions pour connaître le milieu, l’entourage, la situation familiale de la victime et bien sûr cerner le profil de l’agresseur. Cette grille d’évaluation est importante pour évaluer le ressenti de chacun, établir un lien personnel et juger des mesures à prendre. »

Après le dépôt, le suivi est assuré par le « plaintier ». L’accueil est ouvert de 8 h 30 à 20 h au commissariat de Rennes. En dehors des horaires, les victimes sont invitées à appeler le 17 ou encore à se rendre en cas d’urgence à l’interphone de la rue Pierre Abélard. Sur le site www.moncommissariat.interieur.gouv.fr/fr, les victimes peuvent aussi effectuer un signalement et disposer d’informations pratiques. « Cette plateforme permet d’échanger avec les policiers 24 heures sur 24, » explique Catherine Jaunâtre. « Tout dossier est pris en compte et toutes les questions sont traitées. Les plaintes sont possibles pour les atteintes aux biens et des préplaintes pour les affaires sexuelles », ajoute le commandant David Flageul.   

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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