L’Ille-et-Rance regagne lentement son lit, mais les stigmates de sa crue sont encore bien visibles, ce 27 janvier. Dans le quartier Saint-Martin, le long des berges, une femme s’arrête devant le garage de sa maison. Son regard est lourd, ses mots se font rares. « C’est trop dur », souffle-t-elle. Un peu plus loin, au 48 Canal Saint-Martin, François, capitaine des P’tits Bateaux, a la tête des mauvais jours. « Je peux pleurer ou pas ? », lâche-t-il, mi-figue, mi-raisin. Derrière lui, son embarcadère et sa guinguette portent les stigmates du désastre. Il tente toutefois de relativiser. « Heureusement, personne n’était là », concède-t-il.
Mais le bilan est lourd. « Chaque hiver, nous stockons du matériel au rez-de-chaussée de cette maison. On essaie toujours de placer nos affaires en hauteur… Mais là, l’eau est montée à 1,30 m. Tout ce qui était sur nos tables, dans nos armoires, est parti à la dérive. Tout est en vrac ! » Armé de son téléphone, François photographie les dégâts pour les assurances. Au milieu du chaos, une petite lueur d’espoir. « Ce matin, la ville nous a permis d’accéder à l’étage pour mettre au sec ce qui pouvait être sauvé. »
Pour l’heure, François attend l’arrivée de l’expert pour évaluer l’ampleur des pertes. Si les bateaux, stockés dans un atelier, ont échappé au sinistre, la hi-fi, le matériel d’animation, les tee-shirts, les affiches… tout est fichu. Dans les prochains mois, François devra jongler entre démarches administratives et réparations, avec un seul objectif en tête : remettre à flot les P’tits Bateaux au plus vite ! Pour réserver dès le printemps venu : www.lesptitsbateaux-rennes.com