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jeudi 25 avril 2024
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A L’ÉVOCATION DES AGRESSIONS SEXUELLES QU’IL A SUBIES, L’ACCUSÉ CRAQUE

Ce 28 avril 2021 marque le troisième jour du procès de John Nico, accusé d’avoir tué Manon Lebrun, 23 ans, retrouvée morte dans la cave d’un immeuble du boulevard de la Liberté dans le centre-ville de Rennes. Ce mercredi matin, la parole était donnée au psychiatre, au psychologue et bien sûr à l’accusé. 

« Monsieur Nico n’a montré aucune réticence à son examen psychiatrique », affirme l’expert psychiatre. « Sans difficulté, il m’a raconté son enfance difficile. » Adopté à l’âge de 6 ans, en Colombie, après un séjour dans un orphelinat, l’accusé vit une enfance compliquée. « A l’âge de 18 ans, John Nico a été confié à un éducateur qui aurait abusé de lui sexuellement. Depuis, il a porté plainte contre l’auteur pour viols répétitifs », poursuit le psychiatre.

Dépressions sévères

Devant ces révélations, John Nico se lève du box des accusés et demande aux policiers qui l’entourent de sortir de la salle d’audience. « Nous avons besoin de tout entendre ici, Monsieur Nico. Alors, bouchez-vous les oreilles si c’est trop difficile », ordonne le président du tribunal. Mais face aux implorations de l’accusé, l’audience est suspendue durant une quinzaine de minutes.

Après cet intermède, John Nico revient dans la salle, escorté par des policiers, et reprend place pour écouter à nouveau l’expert psychiatre. « L’accusé a été hospitalisé à de multiples reprises pour tentatives de suicide », confirme le docteur. « Il serait tombé dans des dépressions sévères, notamment après la mort de son père en 2015. Selon ses dires, il aurait subi de nombreuses violences sexuelles et se serait prostitué, au cours de sa vie. »

« C’est quelqu’un d’impulsif, d’instable, d’immature avec une sexualité traumatique », ajoute le psychiatre. « Il a un discours autocentré et se décrit comme étant une victime de la société. Il y a chez lui des éléments psychopathiques et pervers susceptibles de présenter une dangerosité. Sa possible réinsertion me laisse dubitatif », explique-t-il.

John Nico se faisait appeler « Dario Vasquez », mais ce n’est en aucun cas signe d’un trouble de la personnalité. » Ce changement de nom et de prénom n’était qu’une manière d’oublier les expériences traumatisantes qu’il a vécues dans sa jeunesse (abus sexuels). » Un expert. 

Si John Nico est perçu instable, immature et violent, les diagnostics sur sa santé mentale de l’accusé s’opposent. « Il ne présente aucune confusion mentale, il est bien intégré dans la réalité sociale et ne présente aucune schizophrénie », affirme un expert. Ce diagnostic n’est, en revanche, pas partagé par un psychologue. « Il y a chez l’accusé des éléments de psychose, des éléments délirants symptomatiques d’un trouble schizophrène marqué par son discours inorganisé. » 

Jugé apte à répondre de ses actes (l’avis du psychiatre faisant foi), John Nico clame aujourd’hui son innocence. Ce mercredi, encore, l’accusé est resté sur ses positions. « Je n’avais aucune raison de faire du mal à Manon. Je n’ai jamais été violent avec elle. Manon est toujours partie vivante de chez moi. Cela fait trois ans que je suis en prison pour un crime que je n’ai pas commis ! Je ne sais pas comment je suis encore en vie. »

Les policiers ont trouvé chez John des cartes SD contenant plus de 8000 vidéos à caractère pornographique. Mais ce n’est pas tout, environ 40 de ces vidéos sont décrites comme « choquantes », mettant en scène des viols ou des décès pendant l’acte… »

Depuis toujours, l’accusé met en avant un alibi. « J’étais avec un ami le soir du meurtre », assure-t-il. Mais si John Nico se déclare innocent, en revanche, l’ADN l’accable. Des traces de sang de  Manon ont été notamment trouvées sur la veste Colombien. « Elle se piquait, parfois ça arrivait que du sang gicle ! » se défend-il. Ce soir, le parquet a requis une peine de 20 ans d’emprisonnement contre l’accusé et la défense de John Nico a demandé l’acquittement. 

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