Ce 1er février 2024, les agriculteurs en colère ont convergé vers Rennes à bord de 206 tracteurs. Venant des quatre coins de l’agglomération (Bourgbarré, Mordelles, Vignoc et autres), ils sont entrés dans la ville par l’avenue Henri Fréville. Après une halte devant les locaux de Rennes métropole (voir notre prochain papier), ils ont repris leur route en direction de la nouvelle préfecture (boulevard de l’Armorique).
Tout au long du cortège, avenue Janvier et sur les quais, les manifestants ont été applaudis par de nombreux Rennais, et notamment beaucoup de jeunes. « Je suis de tout cœur avec eux », expliquait une femme. « Dans nos régions, nous avons tous un frère, un père, un cousin, agriculteurs. Nous fréquentons nos fermes, le week-end, en contrepartie, ils viennent à la ville et sur nos marchés. La frontière entre nos deux mondes est étanche. Aujourd’hui, nous devons soutenir leurs actions. »
En réponse aux signes amicaux, les paysans en colère actionnaient de multiples sirènes bruyantes ou des effaroucheurs anti-oiseaux. Arrivés à la préfecture, ils ont discuté avec le préfet, Philippe Gustin. «Les échanges ont été responsables entre Philippe Gustin, préfet d’Ille-et-Vilaine, et une délégation d’agriculteurs», notait la préfecture dans un communiqué.
De l’avis de tous, la manifestation fut bon enfant. Seuls quelques automobilistes pestaient avec perte et fracas dans les bouchons. Ils avaient le temps de lire les nouveaux slogans, le long des ponts de la rocade. « On se moque de nous », expliquait Stéphane, producteur laitier, à Mordelles, devant Rennes métropole. « On en a marre des normes, des papiers, des obligations (zéro phytosanitaire en 2030). Mais aujourd’hui, nous sommes tous réunis, maraîchers, éleveurs pour protester. » Derrière eux, ils étaient visiblement soutenus par toute une population rennaise.
