Entre septembre 2021 et mai 2022, deux hommes résidant dans le grand Ouest, ont orchestré un vaste réseau d’importation de stupéfiants, principalement de la cocaïne et du cannabis. Ce vendredi 10 janvier, la juridiction interrégionale spécialisée dans la lutte contre la criminalité et la délinquance organisées de Rennes a prononcé des condamnations sévères à leur encontre.
Une logistique sophistiquée et internationale
Le principal prévenu, âgé de 40 ans, s’est révélé être la figure centrale de ce réseau. En seulement neuf mois, il a supervisé deux importations massives de plusieurs centaines de kilos de cocaïne, transportée par voie maritime via des conteneurs. Ces opérations ont été rendues possibles grâce à la corruption de dockers opérant au port de Dunkerque.
Mais son ingéniosité ne s’est pas arrêtée là. Il a également organisé une livraison aérienne de 9 kilogrammes de cocaïne depuis Bogota, en Colombie, dans ce qui semblait être un « envoi test » en vue d’opérations de plus grande envergure. « Ces activités s’inscrivaient dans un projet de trafic de grande ampleur, orchestré pour le compte de commanditaires étrangers », a précisé Frédéric Teillet, procureur de Rennes.
En parallèle, le prévenu gérait l’importation de résine de cannabis, acheminée par bateau depuis le Maroc avant d’être transportée par camion depuis l’Espagne. La marchandise était ensuite livrée en région lyonnaise pour différents réseaux locaux. Déjà en récidive légale, cet homme a été reconnu coupable d’importation de produits stupéfiants, contrebande douanière et association de malfaiteurs. Il a écopé d’une peine de 10 ans de prison, d’une interdiction de séjour à Dunkerque pour une durée similaire, ainsi que d’une amende douanière de 5 millions d’euros. Les scellés liés à l’affaire ont également été confisqués.
Le circuit financier du trafic, reposant sur des sarafs (pseudo-banques clandestines), n’a pu être totalement retracé. L’implication du prévenu dans ce réseau était si importante qu’il a été la cible, avec sa famille, de graves menaces en février 2022. Ces pressions se sont intensifiées jusqu’à des tirs dirigés contre les façades des restaurants d’un de ses proches à Dunkerque en mars 2022.
Son complice, âgé de 50 ans, occupait un rôle moins central mais était également en récidive légale. Poursuivi pour association de malfaiteurs, il a été condamné à une peine de 5 ans de prison assortie d’un mandat de dépôt immédiat, ainsi qu’à une interdiction de séjour à Dunkerque pendant 10 ans.
