« La procédure de retour à l’équilibre financier (PREF) a été adoptée en Conseil d’administration, » explique la présidence de Rennes 2 dans un communiqué envoyé à son personnel. « Au terme d’une année entière de travail collectif et de concertation, des décisions difficiles ont été prises, mais l’équipe de direction a fait tout son possible pour préserver au maximum les activités d’enseignement et de recherche. »
Rennes 2 serait passée à deux doigts de la correctionnelle. « À cause de son déficit de plusieurs millions d’euros, notre établissement risquait d’être placé sous la tutelle du Rectorat. Cette décision l’aurait privé de son autonomie financière et politique, et nous aurait contraints d’appliquer des mesures très pénalisantes pour nos étudiants et nos personnels »
En cas de tutelle, le risque était grand. Rennes 2 craignait l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants extracommunautaires, la réduction drastique de l’offre de formation et la suppression de nombreux emplois. « Afin d’échapper à ce scénario, la présidence de l’université a travaillé pour trouver des solutions acceptables qui préservent la valeur de nos diplômes sans toucher aux licences générales actuellement ouvertes en présentiel. Dans ces conditions, il était inévitable de diminuer l’activité de notre établissement.»
La PREF votée le 4 avril serait le résultat d’un compromis entre réduction de l’offre de formation et gel des postes. Ainsi, les membres du Conseil d’administration ont opté pour un scénario prévoyant le gel de 26 postes (équitablement répartis entre personnels Biatss et enseignants) et une suspension partielle de l’enseignement à distance (EAD). « Les disciplines qui continueront d’être proposées à distance sont les Lettres, la psychologie, l’histoire (toutes trois à l’équilibre financier) et le breton (spécificité de cette langue régionale). Les deux tiers des effectifs d’inscrits en EAD sont ainsi maintenus. Les spécialités concernées par cette suspension sont l’anglais, l’espagnol, la géographie, la sociologie et l’administration économique et sociale (AES). »
Pour permettre aux étudiants actuellement dans ces filières de terminer leur cursus, cette interruption se fera progressivement : arrêt de la L1 à la rentrée 2026, puis de la L2 à celle 2027 et de la L3 en 2028. « Bien conscients des efforts consentis par notre communauté dans ce contexte financier, nous tenons aujourd’hui à la remercier. Nous tenons aussi à réaffirmer notre engagement de tout mettre en œuvre pour favoriser la réussite étudiante et mener à bien nos missions de service public. »
