L’expression « ouvrir les parapluies » est claire ! Dans le langage familier, elle incite chacun d’entre nous à se protéger en cas d’ennuis causés par les autres. En venant avec leur pépin, la quarantaine de postiers a voulu montrer son mécontentement contre leur direction, ce 12 mars 2024, devant leurs locaux de Colombier. À l’appel de SUD-PTT d’Ille-et-Vilaine, leur action visait à protester contre la politique salariale de La Poste. « 50 % des facteurs et autres agents perçoivent un net mensuel situé entre 1500 et 1700 euros. Seulement 20 % bénéficient d’un revenu net supérieur à 2000 euros, loin derrière celui médian net en France fixé à 2190 euros », expliquent les syndicalistes.
En colère, les grévistes jugent insuffisantes les hausses proposées pour 2024 face à l’ampleur de l’inflation. « Les dirigeants ne veulent pas aller au-delà de 3,2 % au global, soit 1,3 % d’augmentation « générale » et 1,8 % par le biais de l’amélioration progressive de la grille salariale », protestent les manifestants. Malgré l’obligation légale de mener des négociations annuelles, le dialogue semble désormais rompu. « Ces pourparlers laissent place à des offres unilatérales peu convaincantes de la part de notre direction, » convient un postier.
Cette stagnation salariale s’accompagnerait d’une détérioration des conditions de travail. Des « réorganisations de service » entraîneraient des suppressions de postes et de la mobilité forcée. « Les postiers, qu’ils soient fonctionnaires ou sous contrat de droit privé, voient également leurs primes d’intéressement chuter drastiquement, de 865 euros net en 2023 à 524 euros net en 2024. » Face à ce constat alarmant, le syndicat revendique une hausse de 300 euros mensuels pour tous. Il veut ainsi répondre à l’érosion du pouvoir d’achat et de reconnaître à sa juste valeur le travail des employés de La Poste. Crédit : Hardy: