Lors de son allocution solennelle aux Français, le président de la République, Emmanuel Macron, a dressé un tableau alarmant de la situation géopolitique mondiale. Il a insisté sur les menaces pesant sur la sécurité nationale et sur la nécessité de renforcer la défense et le réarmement. Un discours qui inquiète Force Ouvrière (FO), soucieuse de préserver la paix et les acquis sociaux.
Dans un communiqué Fabrice Le Restif, représentant de FO 35, rappelle l’attachement historique du syndicat à la paix et à la justice sociale. « Nous revendiquons l’héritage de notre fondateur Léon Jouhaux, prix Nobel de la paix en 1951, et nous affirmons plus que jamais notre engagement internationaliste sous la devise « Pour le pain, la paix, la liberté. »
Si l’inquiétude exprimée par l’exécutif sur la situation internationale peut sembler légitime, FO alerte sur les conséquences d’une réorientation budgétaire massive vers l’effort de défense, au détriment des politiques publiques essentielles. « Les nouvelles priorités budgétaires ne doivent en aucun cas conduire à plus d’austérité, notamment pour l’enseignement, la santé, la sécurité sociale – qui célèbre ses 80 ans cette année –, la solidarité ou encore les droits sociaux », insiste Fabrice Le Restif.
D’après le syndicat, les choix économiques opérés ces dernières années ont déjà conduit à l’affaiblissement du tissu productif et industriel français, ainsi qu’à la détérioration des services publics. Pour FO, il est impensable que les travailleurs soient une fois de plus mis à contribution par des efforts et des sacrifices, alors que des solutions existent ailleurs. « Il est possible de mobiliser des moyens budgétaires en réexaminant les aides publiques versées aux entreprises sans contrôle ni conditions, en luttant contre l’évasion fiscale ou en taxant les dividendes, qui atteignent des records avec près de 100 milliards d’euros en 2024 », dénonce Fabrice Le Restif.
FO refuse catégoriquement toute instrumentalisation des organisations syndicales dans une logique d’économie de guerre ». « Nous ne voulons pas être intégrés dans un dispositif où l’on sacrifierait les revendications des travailleurs sur l’autel d’une politique belliciste », affirme le syndicaliste. FO s’oppose ainsi à toute escalade guerrière, quelle qu’en soit l’origine, et continue de plaider pour une résolution pacifique des conflits, dans le strict respect du droit international.
« La diplomatie doit rester au cœur de notre engagement, et la France doit œuvrer pour la paix plutôt que pour la surenchère militaire », ajoute Fabrice Le Restif. Aujourd’hui, le syndicat rappelle son soutien aux syndicalistes du monde entier qui, dans des contextes autoritaires ou obscurantistes, luttent au quotidien pour les droits des travailleurs et la liberté syndicale. « Nous devons être solidaires avec celles et ceux qui subissent la répression, car défendre leurs droits, c’est aussi défendre les nôtres », conclut-il.
