Au Musée des Beaux-Arts de Rennes, il y a des toiles de Picasso, de Sérusier, de Gauguin, de Geneviève Asse. Mais depuis quelques temps, l’on découvre celle représentant l’ancien maire de Rennes, Jean Janvier. Peint par Jules Ronsin en 1909, ce portrait présente un homme jovial, rondouillard et à la moustache soignée. Il a été réalisé à la demande personnelle du maire et était l’image très officielle de cet élu célébré en son temps.
Régulièrement, ce maire était présenté dans les décors exécutés sous son mandat. Il fut notamment sculpté dans l’un des personnages du groupe en fonte de Jean Boucher, L’union de la Bretagne et de la France qui ornait jadis la niche de la mairie de Rennes. Il apparait également dans les décors exécutés par Camille Godet à l’opéra et à la salle de la Cité. « Il est de fait le maire de Rennes dont nous possédons aujourd’hui le plus grand nombre d portraits, » précise le Musée.
Membre du Parti radical (ce qui explique sans doute pourquoi il a le droit d’être accroché aux cimaises du Musée), Jean Janvier fut entrepreneur et donc un maire bâtisseur entre 1908 et 1923. « On lui doit entre autre l’achèvement du Plais de Commerce, la piscine Saint-Georges, la Maison du Peuple, le réaménagement des Halles centrales et de la mairie », tient à ajouter le Musée des Beaux-Arts de Rennes. Il réglementa également la sonnerie des cloches…
Habitant dans un hôtel particulier (au numéro 6 de la rue Dupont des Loges), Jean Janvier meurt subitement en 1923, le 26 octobre. « C’était un homme aux conceptions vastes et qui voyait grand », expliqua lors de son inhumation, l’adjoint au maire, Laurent. « Il rêvait de voir sa ville grande et belle. » Même éloge chez le préfet, Monsieur Maupoil. « Il fut en sa jeunesse un bon ouvrier et c’est parce qu’il fut un bon ouvrier qu’il devint un grand patron et parce qu’il fut un grand patron, il devint un grand administrateur et un grand politique. » C’était un autre temps où la politique était l’aboutissement d’un parcours.
