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jeudi 25 avril 2024
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UN COUILLON PARISIEN, UN COUILLON RENNAIS: RENDEZ-VOUS EN BRETAGNE!

Rennes Info Autrement vous propose, en partenariat avec lemagcinema.fr, un focus sur l’actualité cinématographique à Rennes


Les deux couillons est un court métrage 100% tourné en Bretagne. La première partie de l’histoire se passe à Rennes, où le film met en avant quelques lieux emblématiques rennais, comme par exemple la gare de Rennes, le bar le Hibou Grand Duc, le bar La Piste, etc. Ensuite, nous partons pour un voyage au travers des paysages finistériens…

Le film est sélectionné en compétition Bretagne au festival européen du film court de Brest qui se tient en ligne cette année. Vous trouverez plus d’information sur le festival ici.

Synopsis du film : 
Deux frères, qui ne se sont pas parlés depuis plusieurs années, se rejoignent en Bretagne pour aller rendre visite à leur père qu’ils n’ont pas vu depuis encore plus longtemps. Cette quête parsemée d’incidents les invitera à tenter de renouer les liens d’autrefois et à régler des comptes avec la vie. 

Nous avons échangé avec Thibault Segouin, le réalisateur de ce court métrage particulièrement drôle et inattendu. Ce jeune cinéaste rennais est notamment connu pour le long-métrage Guy (Alex Lutz – 2018) dont il est le scénariste. Ce film a été nommé au César du meilleur scénario original en 2019 et a clôturé la semaine de la critique à Cannes 2018. Thibault Segouin est également comédien, humoriste, metteur en scène de théâtre et auteur pour la télévision. Les deux couillons est son deuxième court métrage en tant que réalisateur. Nous le remercions pour ce temps d’échange.

Pouvez-vous nous parler de la genèse du film ? D’où vous est venue l’idée principale et comment avez-vous développé le scénario ?

J’ai 3 frères, je suis le troisième d’une fratrie de 4. C’est vraiment de cette relation particulière que je voulais parler avec tout ce qu’elle implique de singulier dans la manière de communiquer notamment. Et l’explorer à travers cette question : est-ce que si ces types se rencontraient aujourd’hui ils deviendraient les meilleurs amis du monde, ou est-ce qu’ils sont proches parce que c’est inscrit quelque part dans leur code génétique qu’ils sont frères ?

Les lieux jouent un rôle très important dans votre film. Pourquoi avez-vous décidé de filmer en Bretagne et comment avez-vous choisi les lieux ? Est-ce que la Bretagne était importante pour l’identité visuelle et psychologique de votre film ?

J’ai grandi à Rennes, j’avais très envie d’y revenir un jour pour filmer ces lieux dans lesquels j’ai passé tant de temps. Et je suis très attaché à la Bretagne, je trouve que c’est une région très particulière car très différente d’une ville et d’un département à l’autre. Rennes est une ville de passage, on peut y atterrir par hasard. Le Finistère c’est tout l’inverse, on s’y rend pour une raison, avec un objectif. Il me semblait que confronter les deux frères à ce trajet renforçait la narration et apportait de la densité au récit et à leur relation.

Les dialogues sont drôles et parfois vous vous amusez avec les registres le plus souvent fleuri … Comment avez-vous travaillé vos dialogues en amont, et en aval avec vos comédiens ?

Je suis très attaché aux dialogues. Je crois que ça vient de mon amour pour le théâtre, les dramaturges font tout passer à travers des dialogues, personne ne respecte les didascalies d’une pièce de théâtre à la lettre. Dialoguer est la partie que je préfère dans l’écriture, j’essaie de prendre soin de chaque mot dans chaque réplique pour que ça raconte précisément ce que je veux. Et pour que les comédiens prennent plaisir à dire le texte.

Le film suit un ton comique et tragique à la fois. Vous l’avez pensé principalement comme une comédie?

J’avoue que c’est une question que je ne me pose pas. Je trouve qu’on a toujours tendance à vouloir ranger les films dans une case ou une autre. J’ai l’impression qu’on appelle comédie tout ce qui n’est pas un drame, mais qu’il y a un espace énorme entre les deux. Dans la vie je peux être au milieu d’un fou rire lorsque mon téléphone sonne pour qu’on m’annonce quelque chose de tragique et basculer dans un état émotionnel complètement opposé immédiatement. Je ne vois pas pourquoi ça devrait être différent au cinéma. J’aime bien l’idée qu’on puisse se permettre de passer de l’un à l’autre sans se poser de question.

Est-ce que votre parcours en tant que comédien au théâtre vous a aidé pour ce film ?

Je crois que le fait d’avoir joué m’aide à me projeter dans ce qu’un acteur pourra prendre plaisir à jouer ou non. Et me donne envie de prendre soin des dialogues comme je le disais tout à l’heure. Mais je crois que c’est toujours une bonne idée de s’intéresser au théâtre, peu importe son métier !

Pourquoi ce titre « Les deux couillons » ?

Je ne suis pas doué pour trouver des titres. C’est ce que je fais en dernier. Le film s’est appelé Mathieu et Thomas pendant longtemps, comme mes frères aînés, puis a eu au moins 5 ou 6 titres différents, pas très intéressants, jusqu’à ce qu’un ami me dise : « Mais pourquoi tu ne l’appelles pas les deux couillons ? ».

La relation entre les deux frères semble étrange, et peut même déranger. Comment vous est venue cette construction ?

C’est difficile de répondre à cette question sans dévoiler la fin du film… Je voulais qu’on se questionne sur cette relation pour que tout s’éclaircisse à la fin. Je ne peux pas vraiment en dire plus sans gâcher le film à ceux qui ne l’ont pas encore vu../.

Comment avez-vous choisi les acteurs, Olivier Chantreau, Pascal Greggory et Sébastien Chassagne ?

J’ai écrit le rôle de Guillaume pour Olivier Chantreau que je connais depuis 10 ans. Je connais son tempo, ses expressions, ses mimiques, c’était un travail sur mesure.

Pour le rôle de Pierre, il y avait deux difficultés. Trouver un acteur qui arrive à rendre ce personnage moins antipathique qu’il pourrait le sembler. J’avais vu Sébastien dans la série Irresponsable et je l’avais beaucoup aimé. Je trouve qu’il arrive à faire en sorte qu’on s’attache à lui immédiatement. Olivier et lui se connaissaient, ils avaient déjà tourné ensemble, il y avait entre eux une complicité qui existait déjà. On a fait une lecture du scénario tous les trois et j’ai tout de suite cru qu’ils pourraient être frères.

En ce qui concerne Pascal Greggory, j’ai fait les choses de manière plus officielle. C’est un acteur qui m’impressionne depuis longtemps, je ne croyais pas une seconde qu’il accepterait un rôle dans un court-métrage mais j’ai décidé de tout de même contacter son agent. Et un jour mon téléphone sonne et j’entends « Bonjour c’est Pascal Greggory »…

Comment s’est passé le tournage à Rennes ? Auriez-vous un souvenir en particulier que vous pourriez nous partager ?

C’était le tout début du tournage, on tournait de nuit dans les deux bars, la Piste et le Hibou Grand Duc, que Jean-Louis et Chloé, les propriétaires nous prêtaient gracieusement. C’étaient des scènes avec des figurants, assez longues, et très importantes. Je crois que ça nous a permis de tous nous mettre dans le bain très vite et d’être très concentrés dès le début du tournage. J’en garde un souvenir très joyeux, je voyais le film prendre forme devant moi après l’avoir écrit dans mon coin et imaginé dans ma tête, c’était très agréable.

Prévoyez-vous de filmer votre prochain film encore en Bretagne ?

Si tout va bien je tournerai bientôt mon premier long qui se passe à Paris cette fois. Mais je compte bien revenir tourner en Bretagne par la suite !

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