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LES PIERRES TOMBALES DE L’HÔTEL-DIEU RETOURNERONT-ELLES À LA CHAPELLE SAINT-YVES ?

L’hôtel-Dieu abrite des pierres tombales (six en tout) du plus bel effet sous un autel, du côté de la maison de retraite. Mais dans le cadre du projet de restructuration de l’ex-hôpital, que vont-elles devenir ? Provenant de l’ancienne chapelle Saint-Yves (ex-office de tourisme) où elles étaient jadis jusqu’en 1860, certains militent pour leur retour en ces lieux.

Pierre tombale de l’abbé de Kergu.

« Il y a une dizaine d’années, madame Dantec, alors animatrice de l’architecture et du patrimoine et moi-même, avions émis l’idée de les rapatrier », précise Philippe Bohuon, adjoint à l’animateur de l’architecture et du patrimoine. « Madame Dantec avait sollicité monsieur Gabillard (élu municipal). De mon côté, j’avais contacté le service communication de Pontchaillou, les sœurs Augustines (Sœurs Yolande et Marie-Madeleine de la clinique Saint-Yves), le père Roger Blot (pour le diocèse) et également monsieur Boucault pour les bâtiments de France. Tous étaient unanimement d’accord pour un retour à Saint-Yves (au moins partiel) ! »

Le coeur du Gouverneur de Bretagne

En la chapelle Saint-Yves, ces pierres tombales abritaient jadis le prêtre Joseph Auguste Boursoul, décédé en 1774 (alors curé de Toussaints de Rennes) et sans doute Renée Botherel, dame du Tiercent qui en 1603 avait fait plusieurs donations en faveur de l’hôpital Saint-Yves. Mais pas seulement…Elles étaient les lieux de repos de Jeanne Pinczon (décédée le 13 avril 1599), d’un certain Père Arot (décédé en 1742) et de l’abbé Pierre de Kergu, recteur de Brie et mort en 1480.

Plus étonnant encore, et selon la commission administrative des hospices civils de Rennes réunie en mars 1860, les pierres tombales pourraient cacher le cœur reliquaire de l’ancien Gouverneur de Bretagne : le Duc de Chaulnes. « Pour le savoir, il faudrait procéder à des fouilles, confie Philippe Bohuon. « Nous pourrions avoir une belle surprise en retrouvant les ossements de l’abbé de Kergu et les restes du duc de Chaulnes. » Le Duc de Chaulens, Charles d’Ailly fut gouverneur de Bretagne (15e, 1670-1698), gouverneur de Guyenne (34e, 1695-1698), ambassadeur de France (1667). Son fait d’armes : il mit fin à la révolte du Papier Timbré dans le Grand Ouest de la France.

Pour en savoir plus : L’hôpital Saint-Yves, fondé en 1358, et administré par les sœurs Augustines depuis 1644 a été rasé en 1858 pour construire la canalisation de la rivière Vilaine. Seul subsiste sa chapelle du XVe siècle, classée monument historique en 1945, ancien siège de l’Office de Tourisme. En remplacement de cet établissement hospitalier, le nouveau bâtiment, l’Hôtel Dieu, réalisé sur les plans de l’architecte Aristide Tourneux est achevé en 1858.

La tombe de Jeanne Pinczon.

Sources : article de Philippe Bohuon, lui-même inspiré par un document conservé aux archives des sœurs Augustines.

Jean-Christophe COLLET
Jean-Christophe COLLET
J-C Collet est journaliste et auteur (Lieux romantiques à Paris, Bretagne Chic, On dit qu'en Bretagne, Bretagne pas chère, Livre blanc sur le Nucléaire...).

1 commentaire

  1. Pour compléter cette information, voici ce que j’écrivais le 30 mars 2009 (comme le temps passe !…) :

    Cette histoire n’est effectivement pas sans évoquer chez moi quelques souvenirs.

    Il y a en effet à cet endroit de l’Hôtel-Dieu une stèle sous laquelle il est hautement vraisemblable qu’il y ait un caveau, qui est connu sous l’appelation de « tombe du Père Boursoul » (jusqu’à présent, je n’avais jamais entendu parler de l’abbé de Gargu, qui doit être en réalité l’abbé Jean de Kergu ou de Quergu, selon les sources).

    Je me souviens qu’à l’occasion de la réception donnée par le Cabinet d’avocats Efficia il y a environ un an pour célébrer sa certification ISO – 9001 – 2000, Dominique Irvoas-Dantec, qui est la directrice de l’Office du Tourisme, m’avait avoué la convoiter. Mais je ne me souviens pas qu’elle m’ait parlé du coeur du duc de Chaulnes…

    Je viens d’aller fouiller par internet dans les Mémoires de la Société d’Archéologie d’Ille et Vilaine pour constater qu’en 1860 (deux ans après la mise en service de l’Hôpital Napoléon III, qui prendra ensuite le nom d’Hôtel-Dieu), il y avait dans la chapelle de l’hôpital Saint-Yves (où se trouve actuellement l’Office de Tourisme) :

    – d’une part, 5 pierres tombales identifiées (Jean de Kergu, recteur de Brie, décédé vers 1489 – Renée Botherel, dame du Tiercent, qui fit une fondation à l’Hôtel-Dieu en 1595 – Jeanne Pinczon, dame de la Meslée, décédée en 1599 – Arot, gardien de l’hôpital, décédé en 1742 – Joseph Boursoul, également gardien, décédé en odeur de sainteté en 1774), ainsi que celle d’une femme non identifiée

    – d’autre part, comme en témoigne le compte-rendu de la séance du 8 février 186O présidée par l’abbé Brune, un cœur en plomb renfermant le cœur du duc de Chaulnes, et portant sur une plaque de cuivre l’inscription suivante :
    « Cy gist le coeur de très haut et très puissant Seigneur Monseigr Charles D’ailly, Duc De Chaulnes, Pair De France, Vidame d’Amiens, Chevalier des Ordres Du Roy, Lieutenant Général des camps et armées de sa Majesté, Ambassadeur extraordinaire à Rome, Premier Plénipotentiaire pour la paix dans l’assemblée faite à Cologne, Gouverneur de la Province de Bretagne et de celle de Guyenne, décédé en son Hotel à La Place Royale, le 4e de 7bre 1698, agé de 73 ans et demy.— Requiescat In Pace. »

    Le secrétaire de séance, Monsieur Lavallée avait à cette occasion exprimé le regret de n’avoir trouvé, dans les archives hospitalières, aucune mention du dépôt du cœur du duc de Chaulnes dans la chapelle Saint-Yves, ni aucun acte qui motive et explique ce dépôt.

    Je n’ai malheureusement pas trouvé trace de la date ni des conditions dans lesquelles les restes de l’Abbé Joseph Augustin Boursoul, et possiblement de ses voisins de tombe, et possiblement du coeur du duc de Chaulnes, auraient été transférés à l’Hôtel-Dieu.

    Il est clair qu’il faudrait faire ouvrir ce caveau, car si – comme cela n’est pas exclu – il contenait le coeur de Charles d’Albert d’Ailly (3ème duc de Chaulnes, né en 1625 et nommé gouverneur de la Province de Bretagne en 1670), ce serait certainement « valorisable ».

    (Témoignage versé au Conservatoire du Patrimoine Hospitalier de Rennes le 8 décembre 2011)

    [email protected]

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