En face de la Maison des compagnons du Devoir, dans le quartier de la Courrouze, le long de la voie ferrée, il est un monument discret. Loin d’être connu des Rennais, il rappelle l’horreur des Nazis qui, en ce lieu, déportèrent plus d’un millier d’hommes et de femmes dans des wagons à bestiaux vers des camps de concentration.
Entassés à quarante dans des wagons à bestiaux
Dans le convoi se trouvent ce jour-là des résistants, des otages, des soldats des troupes françaises coloniales, des alliés ainsi que des militaires allemands mutins alors que les Américains sont aux portes de Rennes dans la nuit du 2 au 3 août 1944. Le lendemain, dans la nuit du 3 au 4 août, un deuxième train part de la Prévalaye pour retrouver au Lion d’Angers dans le Maine-et-Loire et pour former un seul et unique convoi.
Au fil du voyage, le train est augmenté à plusieurs reprises de prisonniers provenant du Grand Ouest. Le 6 août, il est mitraillé par les Anglais sur la commune de Langeais où quelques prisonniers prennent la poudre d’escampette. Une deuxième évasion a également lieu à Belfort, le 15 août, où ils sont 241 dont 70 femmes à être libérés grâce à un Alsacien malgré nous », Charles Schlagdenhaufen, surnommé Charly.
De la prison Jacques Cartier
Après un long trajet d’un mois, le convoi arrive à destination en Allemagne où la plupart des détenus périront malheureusement sans savoir que Rennes fut libérée le 4 août 1944. Les déportés furent « sélectionnés » par les Allemands dans la prison Jacques Cartier et au camp de Margueritte. Leur Mémorial a été inauguré en juin 2015. Il est constitué d’un long quai de 130 mètres, d’une large allée de granit et de 29 plaques en bronze massif aux côtés de lieux de vie : jardins partagés et « bowl » de skate. Le quai des déportés, Rue Jules Verne, 35 000 Rennes. Ligne C6
