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mercredi 30 avril 2025
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« IL EST QUAND MÊME MIEUX D’ÊTRE CONFINÉS À BETTON QU’EN INDONÉSIE ! »

Le Rennais Romain et Maud  étaient en Indonésie. L’un, étudiant en école d’ingénieurs (Epitech), était en stage depuis septembre 2019 à Jakarta et l’une travaillait dans une agence de location de villas de Bali depuis octobre. « Je me suis débrouillée pour trouver un travail là-bas et ainsi suivre mon ami, » explique Maud.             

Entre les deux amoureux, 1h45 d’avion les séparait. « Il venait me voir, lors des week-ends dans la mesure où les trajets aériens ne sont pas chers là-bas. » En Indonésie, les deux tourtereaux étaient très heureux. « Il y a plein de choses à voir ! C’est un pays magnifique avec des réserves naturelles et de nombreuses îles », convient Romain. « On a toutefois des regrets ! Nous avions mis de l’argent de côté pour découvrir quelques endroits, lors de la fin du séjour. Si nous avions su, nous aurions certainement plus voyagé… », précise Maud.

Le 6 mars tout bascule ! « J’ai perdu mon travail ! Mon agence n’avait plus de demandes de location de villas », convient la jeune femme. Pourtant, le pays n’était pas encore touché. « Il y avait seulement deux cas de coronavirus. Mes cours étant en visio-conférence, j’ai pourtant décidé de rejoindre Maud. » A nouveau ensemble, les deux amoureux ne s’inquiètent pas outre mesure. « L’ambassade ne donnait pas de messages alarmants », assurent-ils.

                   De l’indécision à la panique

Après le discours d’Emmanuel Macron, Romain et Maud sont indécis. « On ne savait pas trop s’il fallait rentrer. Les services diplomatiques nous conseillaient de rester puisque nous étions là pour une période indéterminée », convient Maud. « Mon école me laissait le choix et mes parents me conseillaient de rester à Jakarta. Prendre l’avion leur paraissait compliqué. »

Après quelques jours, la situation devient alarmante. Une première fois, ils tentent de réserver un billet entre Jakarta et Paris, via Bangkok. « Nous n’aurions pas pu prendre de toutes les manières cet avion-là dans la mesure où nous demandait de fournir deux ou trois test Covid-19 négatifs…. La compagnie nous demandait même un certificat médical qui nous étaient impossibles à fournir. »

                     En auto confinement !

Petit à petit, la situation devient tendue pour eux. « Nous nous sommes auto confinés ! En Indonésie le président ne se prononçait pas, les gouverneurs régionaux non plus. Ils cachaient les chiffres… » Après quelques jours, leur propriétaire âgé leur demande de partir. « Il avait peur que nous le contaminions. Nous nous sommes retrouvés heureusement chez des Français, amis de mes parents. » En ville, les Français ressentent de la tension. « Les gens commençaient à se tirer dessus devant les magasins. Certains indonésiens revendaient des masques usagés à la sortie des hôpitaux pour les revendre…  ll nous était impossible de cuisiner, l’eau n’étant pas potable. »

Fin mars, l’éclaircie ! L’ambassade de France en Indonésie organise des vols spéciaux pour les expatriés. « Nous devions nous présenter à l’aéroport un dimanche.  Nous avions le prix mais pas l‘heure… » A bord de Qatar Airways, tous deux s’envolent enfin vers la France, après une escale à Doha où ils sont restés dans l’avion, le temps de mettre du carburant dans le réservoir. « Le plus compliqué a été le retour entre Paris et Rennes. Arrivé à sept heures du matin à Charles-de-Gaulle, nous avons attendu un train jusqu’en début d’après-midi en gare de Montparnasse où les toilettes étaient fermées malgré le message automatique de la SNCF nous demandant de nous laver les mains le plus souvent possible… Nous sommes aujourd’hui rassurés d’être là. Il est quand même mieux d’être confinés à Betton qu’en Indonésie. » Aujourd’hui, à Jakarta, la hausse des décès est phénoménale, soit plus de 40 %.

Jean-Christophe COLLET
Jean-Christophe COLLET
J-C Collet est journaliste et auteur (Lieux romantiques à Paris, Bretagne Chic, On dit qu'en Bretagne, Bretagne pas chère, Livre blanc sur le Nucléaire...).

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