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vendredi 29 mars 2024
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BAC EN CONTRÔLE CONTINU : BLANQUER NOUS A COUPÉ L’HERBE SOUS LE PIED

Pour la première fois, le baccalauréat et le brevet seront cette année évalués en contrôle continu en raison de l’épidémie de coronavirus, a annoncé vendredi 3 avril le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, lors d’une conférence de presse. Les élèves de BEP, CAP et BTS seraient aussi évalués via le contrôle continu. Face à cette situation, une enseignante rennaise sous couvert d’anonymat sort de son silence. 

« Le contrôle continu ne sera pas en faveur de tous les élèves. Beaucoup d’élèves ne travaillent pas tout au long de l’année et se réveillent au moment de passer le baccalauréat. Parfois même, ces récalcitrants réussissent à obtenir des mentions. Ces jeunes-là nous alertent aujourd’hui et sont inquiets. Le baccalauréat pour eux était souvent une formalité. Ils savaient qu’ils l’auraient quand même eu, malgré leurs défaillances … Malheureusement, leurs notes sont déjà gravées dans les bulletins. Personne ne peut revenir dessus et cette catégorie d’élèves ne pourra être non plus rachetée grâce à leurs appréciations, qui reflètent leur travail, leur motivation…

Ce n’est pas non plus le seul problème. Prenons par exemple la classe de M X., professeur émérite de mathématiques, persuadé qu’il est indispensable de noter sévèrement ses élèves. M X. s’est même fait remarquer de ses inspecteurs puisqu’il n’est plus convié à corriger les copies du baccalauréat. Sa classe de Terminale S  plafonne à 8/20 de moyenne en mathématiques contre 14/20 dans cette matière en 1ère. Pourtant, comme tous les ans, les élèves de Monsieur X auraient tous eu leur baccalauréat. Cette année, c’est moins certain. Pour les élèves de M. X , peut-on sereinement leur dire que le contrôle continu est plus juste ?

                                    Un juste principe       

A l’inverse du contrôle continu, le principe du baccalauréat et de ses épreuves ponctuelles a au moins le mérite d’être clair. Tous les candidats sont évalués dans les mêmes conditions. Toutes les copies sont anonymées, brassées et corrigées. Cette épreuve juste et équitable permet en outre de garder les élèves mobilisés jusqu’au bout…de l’année ! Ce qui cette année ne sera peut-être pas le cas ! Car notre ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer en annonçant que les « notes obtenues pendant la période de confinement ne compteront pas … » nous a coupé l’herbe sous le pied. Aujourd’hui, comment voulez-vous que nos élèves continuent à travailler ? Comment voulez-vous qu’ils restent motivés ? Notre ministre n’aurait pas dû entrer dans le détail. 

En télétravail, tout le monde le sait. Ce n’est pas chose aisée de susciter l’intérêt de nos très chers élèves. Il faut déjà adapter les contenus qui étaient préparés pour des séances de cours en face à face. Mais souvent comme ce n’est pas suffisant, il est nécessaire de récompenser la motivation des plus courageux. Alors, assez naturellement et en toute bienveillance, une majorité d’enseignants ont mis des notes, des « bonnes notes » pour stimuler leurs troupes, en particulier dans les classes de terminales. Aujourd’hui, nous avons perdu beaucoup d’élèves… »

Jean-Christophe COLLET
Jean-Christophe COLLET
J-C Collet est journaliste et auteur (Lieux romantiques à Paris, Bretagne Chic, On dit qu'en Bretagne, Bretagne pas chère, Livre blanc sur le Nucléaire...).

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