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vendredi 29 mars 2024
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AU CHU DE RENNES : L’ÉCART DE LA PRIME COVID ENTRE LES PERSONNELS PROVOQUE LA COLÈRE

Environ 2800 agents du CHU de Rennes (source syndicale) vont bénéficier de la prime Covid-19 de 1500 euros, allouée par le Gouvernement. Le reste (6000 employés) vont uniquement toucher 500 euros. « Cet écart est scandaleux », explique une jeune femme sous couvert d’anonymat. « Les modalités d’attribution ne sont pas du tout transparentes. Elles n’ont pas été portées à la connaissance de tous. D’un service à l’autre, certains vont toucher le maximum et d’autres moins. »

Même son de cloche chez une autre jeune femme. « Ma collègue était en télétravail, moi sur site, nous n’avons pas eu la même gratification. » Ici où là, dans les services, la colère gronde. « On nous a mis au pinacle et maintenant on mégote sur notre prime. On ne fait rien pour nous motiver. » Renseignements pris, le CHU de Rennes n’est pas dans le même régime que les centres hospitaliers de Strasbourg et Paris. « Là-bas, tout le personnel reçoit les 1500 euros. A Rennes, c’est différent », convient Jérôme du Syndicat Sud-Santé. 

De la colère, de la tension et du mécontentement

Au CHU de Rennes (établissement de deuxième ligne) comme dans d’autres centres hospitaliers, le dispositif n’est pas le même. « La prime tombe à 500 euros pour le personnel médical et non médical. » Mais une exception était toutefois possible. « Les directeurs des établissements pouvaient rendre éligible une liste de personnels (ayant contribué à l’effort Covid) à la gratification de 1500 euros et à hauteur de 40 % de leur effectif. C’est le cas à Rennes, avec par exemple les agents de réanimation. » 

Face au mécontentement (notamment du personnel de restauration, aujourd’hui devant le CHU), le syndicat Sud ne demande pas une prime ! « Nous souhaitons une augmentation des salaires », convient Jérôme. « Nos revenus ne sont pas à la hauteur de notre travail. Ce qui n’est pas sans conséquence. Certains métiers comme les infirmières et les aide-soignants ne sont plus attractifs sur le plan salarial dans une ville comme Rennes où tout augmente… « 

Devant cette situation, certains médecins ont proposé de reverser leur prime à d’autres salariés au regard de leurs revenus. « Mais ce n’était pas possible », ajoute Jérôme. « Tout est cadré par les textes du ministère de la Santé. La directrice ne pouvait pas faire autrement. Nous sommes dans une situation rocambolesque à cause de l’amateurisme du Gouvernement. Cette demi-mesure génère plus de négatif que de positif. En cas de deuxième vague, quelle sera la réaction des hospitaliers après cette prime inégalement répartie ? » 

La phrase du jour : « Les enseignants ont tous eu mille euros de prime. Dans la santé, c’est différent. Il y a des quotas… », convient Jérôme.

La polémique : d’après nos calculs, seulement un tiers du soignant touche les 1500 euros de prime. On est loin des 40 %…

Jean-Christophe COLLET
Jean-Christophe COLLET
J-C Collet est journaliste et auteur (Lieux romantiques à Paris, Bretagne Chic, On dit qu'en Bretagne, Bretagne pas chère, Livre blanc sur le Nucléaire...).

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