Dans tout guide sur Paris, les amateurs de belles choses peuvent découvrir ici ou là des petits coins de paradis comme des allées fleuries, de belles villas anciennes, des petits quartiers champêtres ou des passages mystérieux. Tout le monde s’extasie alors devant les résurgences de cette architecture d’antan. Rennes a aussi son lot de merveilles cachées qui ont pu être sauvées de la modernité.
Il y a quelques années, la ville de Rennes avait l’intention de détruire les petites maisons de l’allée Verlaine, une ruelle perpendiculaire à la rue de Paris. Heureusement, les riverains s’opposèrent fermement à cette décision et eurent finalement gain de cause : après plusieurs pétitions, le projet fut abandonné et leur rue finalement sauvée. Les anciennes serres du Thabor n’ont pas eu cette chance : elles furent remplacées par de l’habitat collectif, pour autant assez réussi.
Mais ne ressassons pas le passé ; mettons plutôt en avant ce qui fut sauvé par des Rennais déterminés. Dans l’adorable allée Verlaine, les maisons de plain-pied étaient jadis occupées par les ouvriers de l’imprimerie Oberthur et sont les vestiges d’un temps révolu, d’un monde ouvrier à jamais perdu. Symboles d’un habitat populaire, ces quelques maisons sont toujours habitées et on envie presque les propriétaires. Mignonnes comme tout, elles ont presque plus de charme que les hôtels particuliers de la rue de Paris, puisqu’elles ont une âme et racontent une histoire qu’il était important de préserver.
L’allée Verlaine fut dénommée « impasse » par délibération du conseil municipal de la ville de Rennes le 11 décembre 1931 puis « allée » par délibération du conseil municipal le 2 juin 1986. Mais nous la qualifierons plutôt de chemin buissonnier, car elle permet de humer les plus belles roses de Rennes. En effet, grâce à elle, on peut se rendre de la rue de Paris au parc du Thabor pour découvrir une magnifique roseraie. Article tiré de l’ouvrage, 111 lieux à ne pas manquer à Rennes, aux éditions Emons.