Une rencontre avec Arthus Lapicque (ce n’est pas son vrai nom) est nécessairement surréaliste. Sous un cerisier japonais, il parle de littérature. De sa poésie-prose ou l’inverse. En revanche gare aux clichés, le trentenaire n’a rien d’un poète maudit. Il est enseignant en lettres en Ille et Vilaine. Mais on n’en dira pas plus. Il tient à préserver son anonymat et on respectera bien volontiers son souhait.
A la manière de Delerm (auteur de La Première gorgée de bière), Arthus livre des chroniques de notre temps. Il délivre ses émotions. « L’écriture est une frustration. Elle ne rend jamais ce que l’on ressent », pense-t-il. Mais qu’il se rassure…Il provoque bien plus que des émotions dans un style grandiloquent du XIXe siècle mâtiné par des incursions de modernité
Arthus ne se met jamais à la place de quelqu’un ! Il est quelqu’un…Il est le Don Quichotte des temps modernes livrant ses pensées, ses images, sa petite musique, ses petites vignettes dans une forêt de mots. « Je ne veux pas que l’on se trompe. Le narrateur, ce n’est pas moi… » Le narrateur, c’est tout à chacun avec nos travers, nos penchants. « Nous mangerons des hamburgers maison en matant Harry Potter », écrit-il.
Ici où là, Arthus écrit comme Henri Michaux, raconte des histoires comme Supervielle. Il est un auteur de slogans. Il est un poète devenant une lyre entre les doigts divins. Il écrit une mosaïque de pensées sensibles et farfelues, des promenades initiatiques et autres contes citadins. A acheter chez Le Failler ou auprès de l’auteur.
Extrait : Je viendrai te chercher une nuit prochaine, on écumera la foule en quête d’ivresse, le cœur à vif, des roses sur les joues.
