M. Z était enseignant en lycée professionnel à Rennes. Dans le cadre de l’état d’urgence, le ministre de l’intérieur a ordonné son assignation à résidence à partir de novembre 2015 à trois reprises. Informé par le préfet d’Ille-et-Vilaine, le recteur de l’académie de Rennes a suspendu le professeur de ses fonctions le 1er février 2016 et, compte tenu de la gravité des faits, a décidé de prononcer sa révocation, le 17 janvier 2017.
Au regard de cette décision, M.Z demandait sa réintégration en mars 2017 et la condamnation de l’Etat à 2000 euros de dommages et intérêts. Il avait auparavant sollicité à deux reprises la suspension de ses assignations à résidence auprès de la justice administrative qui avait rejeté ses demandes. Il arguait avoir servi dans l’éducation nationale depuis plusieurs années et être marié à une femme pratiquant des actions de « déradicalisation ».
« Par son attitude, et en particulier ses prises de position sur des forums jihadistes, ses activités de propagandiste auprès des personnes qu’il fréquentait et ses relations avec des personnes radicalisées, M. Z a adopté un comportement incompatible avec l’exercice de ses missions d’enseignement, constitutif de manquements graves et répétés aux obligations de réserve et de dignité d’un agent public. Ce comportement fautif justifie une sanction disciplinaire, » notent les juges rennais.
M.Z tient un rôle prépondérant au sein du milieu salafiste rennais depuis de nombreuses années. Il est suspecté d’avoir traduit de nombreux communiqués de revendication d’actes terroristes, à compter de mai 2010, pour le compte du forum « Shomouk Al Islam », qui constitue le vecteur principal de la propagande jihadiste et qui est un lieu d’échanges opérationnels pour l’organisation Al Qaida. Il a par ailleurs participé aux forums jihadistes Al Ekhlaas et Al Fajola, jusqu’à leur fermeture à l’automne 2015, sous le nom Ahadil. Il a incité plusieurs personnes, dont il apparaissait comme le mentor, à partir en Syrie et est en lien avec plusieurs personnes connues pour l’extrême radicalité de leurs convictions. Il ressort, en outre, d’une note ministérielle, produite en défense que M.Z a tenu des propos légitimant les enlèvements d’enfants et les meurtres dans le cadre du jihad.
Le fait du jour : un des proches de l’enseignant a été invité à participer au comité consultatif de la laïcité de la ville de Rennes.
