Quand Rennes s’est révélée Rock (éditions Ouest-France) plaira à ceux qui ont la nostalgie des années 80. Il séduira ceux qui ont aimé le Rennes des Trans, les bars de la rue de Saint-Malo et bien sûr les groupes Marquis de Sade, Niagara, Marc Seberg, Ubik et les autres. Ecrit par Grégoire Laville, il est un long entretien avec les rockeurs de ces années-là : Dominique Sonic, Etienne Daho, Franck Darcel, Philippe Dargelos et les autres.
Rien d’ennuyeux dans cet ouvrage, l’auteur a trouvé le ton juste, le rythme pour évoquer cet âge d’or rennais où les Transmusicales étaient le berceau musical d’une génération talentueuse. « On n’avait pas à pâlir par rapport à Paris », confie Sylvie Coma, auteur de Daho, avant la vague 78-81. « On a vu passer des trucs vraiment incroyables ! C’était une expérimentation tous azimuts. »
A Rennes, nos rockeurs ont vécu à cent à l’heure. « Dans chaque endroit, j’ai des bouts de vie », confie Etienne Daho. Tous doivent infiniment à la capitale bretonne. « C’est le hasard, c’est miraculeux. Et ça s’est passé à Rennes », explique Philippe Pascal, auteur et chanteur de Marquis de Sade. Et tous ont leur petit coin favori. « Notre triangle, c’était Batchi (boite gay où les plus belles filles y allaient), Epée et Rennes Musique, » confie Franck Darcel.
Ici où là, on apprend des tas d’anecdotes : la mention de Muriel (Niagara) pour son mémoire sur le parc du Thabor ! On lit des prises de positions. « La salle de la Cité, c’est une honte politique ! », explique Hervé Bordier, fondateur des Transmusicales. « J’ai vu qu’ils la rénovaient, mais ils ont enlevé l’enseigne, c’est d’une tristesse…symboliquement, c’est la salle de Rennes. »
Vous l’aurez compris : ce livre s’adresse aux Rennais, aux amateurs de rocks et « un petit peu » aux autres. Il se lit vite, très vite avec délectation. Quand Rennes s’est révélée Rock, par Grégoire Laville, aux éditions Ouest-France, au prix de 23 euros dans toutes les bonnes librairies forcément rennaises.
