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mercredi 24 avril 2024
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JEAN-NO (DEJAZEY) MET LES VOILES !

Jean-Noël Rio est un personnage truculent, une figure rennaise. Il quitte son bar de nuit Le Déjazey et laisse ainsi bon nombre d’entre nous orphelins d’un haut lieu de la nuit rennaise. On ne le verra plus derrière son comptoir du Déjaz !

 

Petit gars de Quiberon, Jean-No devient barman dans la cité quiberonnaise. En 1989, il part dans la capitale bretonne où il travaille au Chatam, l’endroit à la mode. On le croise ensuite rue Saint-Michel en pleine effervescence au tout nouveau Cotton Bar, puis au Sud place des Lices.

                                       Avec son pote, il fonde le Dejazey

En 1996, c’est le temps des décisions. Il fonde avec son ami Paulo le Déjazey, rue de Saint-Malo. Le pari est osé mais dans l’artère rock et festive, il devient incontournable. « L’ambiance y était extraordinaire lors de la fête de la Paresse ou avec le RUT (rassemblement utile à tous). Nous vivions entourés de commerçants merveilleux. Je peux juste citer Philippe Tournedouet de Los Amigos ou Jacques Ars du Trap. »

Dans son bar « londonien », Jean-No crée une ambiance. « C’est un endroit qui s’est toujours démarqué dans sa programmation musicale », confie Benoît, DJ de l’époque. « Les jeudis soirs étaient latinos. Des supers groupes jouaient pour des gens de 30 à 60 ans qui dansaient tous dans une ambiance chaleureuse et frénétique. »

                                          Une ambiance rock !

Peu à peu, l’établissement acquiert une certaine renommée pour ses concerts de qualité. « Beaucoup d’artistes de talent sont passés au Déjaz ! Nous avons eu Ben Vaugh, Rover, Tuxedomoon, pour ne citer qu’eux », ajoute Jean-No. Dans un tel lieu, la magie opère vite. « Les artistes appréciaient particulièrement venir durant les Trans », explique Benoit Debelloir. »Nombreux d’entre eux étaient des clients réguliers de Jean-No. Ils aimaient jouer dans un cadre agrémenté d’une déco murale signée par Christiane Trochu. Jean-No faisait l’union autour de lui. »

Après les années quatre-vingt-dix, la rue de Saint-Malo devient moins rock ! « Des commerces historiques quittent les lieux et la rue connaît de nombreux travaux tels que la mise en pavé, la première tranche puis la seconde tranche de travaux du métro. » Pis encore, la guéguerre entre le préfet Guéant et la mairie de Rennes entraîne la fermeture des bars à 2 heures du matin. « Mais nous nous sommes à chaque fois adaptés. Afin de pouvoir continuer nos concerts, on a installé une isolation phonique béton. »

Rennais de cœur (mais supporter du FC de Nantes), Jean-No quitte non sans nostalgie le Déjazey. On le retrouvera sans doute avec plaisir, soit au détour d’une rue du quartier Saint-Anne, soit autour d’un comptoir ou bien dans un tout autre rôle… Mais sans lui, l’âme du Déjazey s’envole un peu…

Le petit mot d’un habitué des lieux : « Jean-No a toujours su mettre à l’aise », confie Franck Darcel, guitariste des Marquis de Sade. « Il a un véritable art du contact humain, ce qui n’est pas toujours évident la nuit. Il va manquer. On espère qu’il rebondira vite ailleurs, même si c’est de jour. »

La fin d’une époque. Après la fermeture de la Bernique Hurlante, le départ de Jean-No, la rue de Saint-Malo perd un peu de son âme ! À la fin des années quatre-vingt-dix, elle était le lieu rock avec de nombreux estaminets comme l’Ozone ou encore la Trinquette. Depuis, les jeunes préfèrent « picoler »  avenue du Mail ou en périphérie du centre. Autre temps, autres habitudes.

Dragan Brkic
Dragan Brkic
Écrivain, j'ai publié Le Petit Noir des Balkans, Prière d'insérer, La condition pénitentiaire, Footness et Comprendre la délinquance française.

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