Après les casseurs interdits de centre ville, la municipalité et le préfet ne veulent pas de la marche des fiertés dans le centre historique de la capitale bretonne. Ils préfèrent modifier le parcours le samedi 4 juin prochain au regard des débordements et des violences émaillant les dernières manifestations.
« Cette décision est inacceptable, » explique Julien Fleurence, président du CGLBT (Centre gay, lesbiennes, bi, trans) Rennes. « Elle procède d’une assimilation scandaleuse entre les participants à notre marche et les casseurs. Un tel amalgame démontre une profonde méconnaissance de notre évènement à la fois militant et festif. »
L’année du 23e anniversaire de la marche rennaise, le changement d’itinéraire est mal vu par le comité d’organisation. « Il illustre jusqu’à la caricature posture hypocrite et l’attitude pusillanime des responsables locaux. (…) Nous reléguer à la périphérie, c’est nous envoyer un signal inadmissible d’exclusion. » C’est pourquoi le comité invite tout le monde à « participer à la 23e Marche des Fiertés au départ de l’esplanade Charles de Gaulle en passant par le centre ville afin de prouver notre détermination. »
Leur revendication est aujourd’hui soutenue par les élus du Parti de Gauche de Rennes. « Nous condamnons avec vigueur la décision de Madame la Maire et Monsieur le Préfet . Cette marche, organisée par le CGLBT est l’occasion, entre autre, de rappeler que de nombreux droits pour les personnes LGBT sont encore à conquérir. Nous en serons et appelons également toute personne qui, en plus de soutenir la lutte pour l’égalité de droits, dénonce cette politique de plus en plus autoritaire, à y participer. La vingt-troisième Marche des fiertés ne se fera pas en catimini, loin du centre-ville. »