10.5 C
Rennes
mercredi 24 avril 2024
AccueilSportArchivesBOUTIQUE SAINT-JAMES VANDALISEE : LE PROPRIETAIRE KO

BOUTIQUE SAINT-JAMES VANDALISEE : LE PROPRIETAIRE KO

Dans la soirée du 13 au 14 mai 2016, à Rennes, la boutique Saint-James a été vandalisée par des casseurs opposés à la loi El Khomri. Quelques jours plus tard, le propriétaire du magasin Frédéric Bonnechère revient sur cet événement douloureux pour lui et sa famille.

Avez-vous ouvert samedi matin ?

Nous sommes restés ouverts toute la journée. Mais le chiffre d’affaires du samedi, nous l’avons réalisé que durant la matinée! Dans l’après-midi, il n’y avait plus aucun client dans le centre ville. Il n’y avait plus que des casseurs et des commerçants…

Aviez-vous été déjà vandalisés depuis le début des manifestations ?

C’était la première fois. Nous avions été à l’écart de la casse. Nous pensions le rester pour deux raisons. La première, nous estimions à tort que les casseurs ne s’attaqueraient pas à la place de la mairie. La deuxième, c’est que nous sommes une entreprise « made in France ». Nous ne sommes pas un symbole du grand capitalisme !

Avez-vous été une cible directe ou indirecte des manifestants ?

Je ne parlerai pas de manifestants, mais de casseurs. Je fais bien la différence. Les casseurs n’ont pas réussi à casser la porte de la mairie. Du coup, ils se sont déployés sur notre magasin situé juste à côté de l’hôtel de ville. Je ne sais pas si nous sommes victimes d’une erreur…

Avez-vous été délaissés par les autorités ?

Cela fait maintenant un mois et demi que les manifestations durent. Cela fait maintenant un mois et demi que le chiffre d’affaires de notre boutique et ceux de nos collègues sont en baisse. Aujourd’hui, nos clients ne s’aventurent pas dans le centre ville comme c’était le cas avant.

Que pensez-vous de l’attitude de la municipalité ?

Mais je n’en veux pas spécialement aux gens. J’en veux au gouvernement parce qu’il s’entête aujourd’hui dans une réforme qui ne satisfait pas les Français.

Vous n’en voulez donc pas au conseil municipal…

On a peut-être laissé faire les choses. Il y a trois semaines, lors du conseil municipal, des commerçants étaient là pour manifester leur exaspération. Or, lors des débats municipaux, ce fut l’exigence des huit étudiants. On écoute les gens qui utilisent la violence. En revanche, les petits entrepreneurs, comme nous, doivent se débrouiller…

Etes-vous en colère ?

Je ne sais pas si je le suis, mais je puis vous dire que j’avais l’intention d’embaucher une personne à la rentrée de septembre. Avec le début d’année catastrophique, c’est fortement compromis.

Avez-vous été soutenus par les associations de commerçants ?

Oui, vraiment. Les collègues ont essayé de nous prévenir le soir des casses. Ils sont passés plusieurs fois dans notre boutique pour savoir comment on allait et pour nous proposer un coup de main.  

Comment sentez-vous psychologiquement aujourd’hui ?

Je suis un peu KO, un peu inquiet pour la trésorerie de la boutique. Franchement, je ne veux pas regarder ma comptabilité. Je n’ai pas envie de déprimer. Mais le chiffre d’affaires est dramatique. C’est extrêmement dur. C’est aujourd’hui de l’inconscience de monter un commerce dans la capitale bretonne.

La mairie fait toutefois des choses pour relancer le commerce depuis quelques mois…

On a des marques de soutien de la mairie. Hier, Marc Hervé, adjoint au maire, chargé du commerce, est passé nous voir. Il nous a promis que l’Etat prendrait en charge la franchise d’assurance, soit 300 euros, mais ce qui manque aujourd’hui  en chiffre d’affaires : c’est 15 000 euros !

Les banques vous suivent-elles ?

L’assureur qui est aussi notre banquier a été super réactif. Il fera ce qu’il faut. Il sait que c’est un contexte exceptionnel. Il sait que notre boutique est sérieuse et que nous présentons des perspectives. En attendant, il faut tenir…

Qu’attendez-vous ?

Je veux un centre ville en ville en paix. Je veux une clientèle qui revient, qui se sent en sécurité et qui peut venir facilement dans le centre ville.

13233150_1718170935118096_6706945907246092335_n

Jean-Christophe COLLET
Jean-Christophe COLLET
J-C Collet est journaliste et auteur (Lieux romantiques à Paris, Bretagne Chic, On dit qu'en Bretagne, Bretagne pas chère, Livre blanc sur le Nucléaire...).

// Dernières nouvelles publiées

GROUPAMA VEUT EMBAUCHER 250 CDI

Groupama Loire Bretagne, leader mutualiste de l’assurance dans le Grand Ouest, annonce une campagne de recrutement significative pour l’année 2024. La Caisse régionale prévoit d’intégrer...
- Advertisement -
- Advertisement -

// Ces articles peuvent vous intéresser