Après le vendeur de fripes, c’est au tour de l’horloger. Rue Saint-Michel, dans le centre ville, Yves Garel, va quitter son horlogerie d’ici la fin du mois de décembre. Il était à la tête de l’un des derniers petits commerces de proximité du quartier. La fin d’un temps !
Horloger-bijoutier, Yves Garel occupait les lieux depuis 41 ans. Il réparait, rafistolait, remontait les pendules, les montres, les horloges, les vieux coucous. Arrivant toujours à l’heure, il repartait toujours… à l’heure. « C’est une figure de la rue ! » assure Marc. « Son départ va nous faire un grand vide. »
Habitant le quartier, Julie n’est pas non plus insensible à son départ. « J’aime venir dans sa boutique », convient-elle. « C’est l’âme du quartier ! Après la fermeture de sa boutique, je vais être obligée d’aller dans un supermarché pour réparer mes montres, et c’est loin de me plaire. »
En perdant un nouveau commerce de proximité, l’âme de Rennes s’envole un peu ! « Avant que mon père ne l’achète en 1959, ce pas-de-porte était une épicerie », confie-t-il. « A cette époque, ce n’était pas la seule boutique. Juste à côté, au coin de la rue de Penhoët, la fameuse charcuterie Rouault existait depuis la fin du 19ème siècle. Un peu plus loin, il y avait une autre charcuterie ainsi qu’un magasin de pêche où, gamin, j’allais vendre du gardon pêché au niveau des anciens abattoirs. »
Au fil du temps, Yves en a vu des disparitions. « Au bout de la rue, un magasin d’électro-ménager allait devenir plus tard le Cotton Bar, le premier des débits de boissons. » Mais cessons-là l’inventaire à la Prévert pour saluer le départ d’un homme arrivé en janvier 1976 dans son commerce tenu par son père depuis 1959. On vous le dit, c’est la fin d’une époque…